Jeudi dernier, Amazon a annoncé le lancement à Paris de son service Amazon Prime Now, qui permet aux membres de son programme Amazon Premium (49 euros par an) d’être livré gratuitement en 2 heures, voire en une heure seulement pour 5,90 euros, sur « des dizaines de milliers d’alimentation fraîche, surgelée, de boissons, de beauté, de jouets, ou même hi-tech ». Le service demande l’utilisation d’une application spécifique, qui permet de consulter le catalogue disponible en livraison express, de choisir le créneau horaire de livraison, ou de suivre le coursier en temps réel pour savoir quand il arrive.
Actuellement, le service repose sur un seul entrepôt de 4000 m² basé sur le boulevard Ney, dans le 18è arrondissement de Paris.
https://youtu.be/D7KRFJpq_Kg
Mais le service américain a provoqué une vive réaction à la mairie de Paris, qui s’inquiète pour les petits commerçants, incapables de rivaliser avec un tel service. Olivia Polski, l’adjointe à la ville de Paris chargée du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et indépendantes, y voit carrément « une forme de concurrence déloyale » à l’encontre des commerçants de proximité.
Anne Hidalgo demande une loi
« De prime abord ça peut être une très bonne nouvelle de dire qu’il peut y avoir un nouveau service commercial, sauf que c’est un lieu de vente dématérialisé, qui n’a pas du tout les mêmes contraintes que tous les autres commerces aujourd’hui », déplore-t-elle sur France Info. Elle rappelle que les commerçants implantés dans les centres ville doivent payer des taxes particulières, et sont aussi soumis à des règles de concurrence qui évitent les concentrations dans un même lieu, ce qu’un service de livraison pour toute la capitale permet d’éviter largement.
Par ailleurs, la municipalité s’inquiète des nuisances que la multiplication des coursiers pourrait générer pour les riverains du boulevard Ney.
Déjà dans un communiqué publié dimanche, la maire Anne Hidalgo avait estimé qu’Amazon Prime Now pourrait « déstabiliser gravement les équilibres commerciaux parisiens ». Elle a promis d’être « intransigeante » avec Amazon, que ce soit sur la préservation du commerce de proximité, la politique de ressources humaines, ou le niveau de pollution généré localement.
Mais actuellement, la ville de Paris est largement démunie. C’est pourquoi Anne Hidalgo entend demander au législateur d’agir. Il faut, assure-t-ellę, « définir, par la loi, des garde-fous en mesure d’éviter que de tels services ne viennent à constituer une concurrence déloyale à l’égard des commerçants et des artisans ».
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