La Californie n’a pas voulu laisser les voitures autonomes d’Uber circuler sur la route, parce que le service de taxi et de covoiturage avait lancé sa phase de test sans avoir obtenu le permis adéquat et parce qu’une association de cyclistes a considéré que certaines manœuvres mordaient sur les pistes réservées aux deux roues : qu’à cela ne tienne, le groupe a trouvé refuge en Arizona pour poursuivre ses tests.
Depuis deux mois, Uber fait en effet circuler ses voitures sans conducteur dans l’État du Grand Canyon. Une migration qui n’a sans doute pas été bien difficile à effectuer, puisque le gouverneur, Doug Ducey, d’obédience républicaine, était très impatient d’accueillir le géant du transport avec chauffeur. Dans des propos rapportés par la presse, il déclarait ainsi :
« L’Etat de l’Arizona accueille Uber et ses voitures autonomes à bras ouverts et lui ouvre ses routes en grand. Si la Californie freine l’innovation et le changement avec plus de bureaucratie et de plus de réglementation, l’Arizona ouvre la voie plus plus de technologie et davantage de nouvelles opportunités ». L’appel du pied en direction des sociétés de la Silicon Valley — qui se trouve en Californie — était alors évident.
Quoiqu’il en soit, Uber est maintenant en train d’enclencher la deuxième phase de ses tests avec la prise en charge, dans ses voitures autonomes, de clients demandant une course. L’expérimentation a débuté le 21 février dans la ville de Tempe. Ce n’est toutefois pas la première fois qu’Uber fait rouler des voitures autonomes pour transporter des clients : c’est déjà le cas à Pittsburgh (Pennsylvanie).
Les clients de l’entreprise ne seront toutefois pas livrés à eux-mêmes dans la voiture autonome. Il y a en effet systématiquement deux ingénieurs à l’avant, l’un au volant, l’autre sur le siège passager, afin d’une part d’observer le comportement du véhicule pendant son parcours et d’autre part d’être sur le coup si jamais il faut reprendre le volant et repasser en conduite manuelle.
Les explorations qu’effectue la firme américaine dans le secteur de l’autonomisation des véhicules posent la question du devenir des emplois de tous les chauffeurs que le spécialiste du VTC sollicite pour son service. Leur avenir professionnel est-il menacé à moyen terme ? La réponse n’est pas évidente à donner ; mais elle est cruciale, car elle ne concernera pas que les chauffeurs d’Uber.
L’autonomisation va en effet toucher aussi bien les taxis que les bus ou les camions (Uber teste d’ailleurs les camions autonomes via Otto, sa filiale). Or, rien qu’aux Etats-Unis, le bureau de l’économie du travail et des statistiques évalue à près de 6 millions le nombre de conducteurs professionnels (camions, bus, taxis, livraisons). Or, si la voiture autonome est susceptible de créer des emplois dans certains domaines, elle pourrait aussi en détruire ailleurs.
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