Nous avons souvent mis en doute le modèle économique de la musique financée exclusivement par la publicité. Alors que la ministre de la culture Christine Albanel se félicite du succès de sites comme Deezer qui permettent une écoute illimitée et gratuite de l’ensemble des catalogues, nous avons plusieurs fois rappelé qu’il fallait rester très prudent sur leur viabilité financière à moyen et long terme. Vendre de la publicité visuelle sur un site que l’on écoute ne nous paraît pas être un modèle économique particulièrement pertinent, tandis que placer des publicités audio dissuaderait probablement une bonne partie des utilisateurs d’utiliser le service à nouveau. Les premiers indices des résultats financiers de Deezer confortent cette invitation à la prudence, tandis qu’aux Etats-Unis, l’un des pionniers du modèle s’apprête à licencier un quart de ses effectifs.
Le site Imeem, qui a décroché ces derniers mois des contrats jalousés en étant par exemple les premiers à diffuser gratuitement en exclusivité le dernier album de U2 en streaming ou celui de Scarlett Johansson, a annoncé son intention de licencier prochainement 20 personnes. Ce qui représente 25 % de ses effectifs.
La société explique que le climat économique actuel n’était pas favorable, et qu’il était obligé de réaliser des économies sur ses coûts opérationnels. Elle se veut toutefois rassurante pour la suite. « Faire ces économies aidera iMeem à maintenir notre trajectoire de croissance et à atteindre le ‘plein potentiel’ du marché« , a indiqué un porte-parole. Dans le même temps, iMeem a toutefois mandé la banque Montgomery and Co. pour trouver au plus vite un repreneur.
De son côté, Deezer ne montre pas encore de signe de panique, mais il a dû créer sa propre régie publicitaire à la rentrée pour tenter de séduire de nouveaux annonceurs.
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