Alors qu’il est encore en phase de rodage avant un lancement officiel prévu le 15 novembre, le numéro d’alerte 33 700 mis en place contre les SMS envoyés abusivement connaît déjà un grand succès. La plateforme ouverte discrètement le 21 octobre a déjà reçu plus de 10.000 réclamations en quinze jours. Elle vise à rassembler les SMS de spam envoyés par des fraudeurs pour inciter les abonnés à appeler un numéro surtaxé, avec notamment des messages du type « Salut c’est moi, tu devais me rappeler. Fait vite, je te redonne mon numéro : 08.XX.XX…« .
Pour faire face à ce phénomène croissant, le gouvernement a donc mis en place avec les opérateurs mobile une procédure qui permet aux abonnés qui reçoivent des SMS frauduleux de les transférer vers le 33 700. Une fois le message reçu, la plateforme renvoie automatiquement un message pour demander le numéro de l’expéditeur. Une procédure un peu lourde qui ne freine pas pour autant les consommateurs. « Les deux tiers ont également pris le temps d’envoyer le deuxième SMS indiquant le numéro de l’expéditeur du SMS« , indique ainsi au Figaro Jean-Marie Danjou, délégué général de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom).
En rassemblant les plaintes, l’Afom espère pouvoir prendre rapidement des sanctions contre les fraudeurs, en fermant leur service de numéro surtaxé et, éventuellement, en poursuivant en justice lorsque c’est possible. La plupart des exploitants concernés opèrent néanmoins de l’étranger, ce qui freine les ardeurs judiciaires.
Il faut espérer que la plateforme aura plus d’impact que la lutte contre le spam par e-mail. Depuis 2003, le gouvernement tente de lutter contre les messages commerciaux non sollicités envoyés par courrier électronique, avec une série d’initiatives techniques et politiques. Il a ouvert en mai 2007 une plateforme en ligne, Signal-spam, éditée par une association qui réunit les membres du groupe de travail sur la lutte contre le spam mis en place en 2004 par la direction du développement des médias, sous l’égide de Matignon. Ses effets semblent peu convaincants, d’autant que le gouvernement lui-même ne donne pas l’exemple.
La lutte contre le spam par SMS devrait toutefois être plus facile à mener, car contrairement à l’e-mail, l’envoi d’un message par texto a un coût pour l’expéditeur qui exige un taux de transformation suffisant pour être rentable. C’est d’ailleurs en constatant que le spam était facilité par la gratuité de l’e-mail que Microsoft avait proposé, un temps, de facturer quelques centimes l’envoi des messages électroniques.
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