Si elle a longtemps été ignorée des constructeurs et des consommateurs, l’écologie devient un facteur de plus en plus important dans l’industrie électronique. Greenpeace, qui publie tous les trimestres un indicateur des performances écologiques des fabricants, encourage les entreprises à progresser. Dans son dernier classement, Nintendo reste de loin le plus irresponsable en matière environnementale, tandis que Nokia continue de figurer en tête des plus vertueux.
Greenpeace a publié son dixième guide de l’électronique grand public lancé en août 2006, qui note les performances écologiques des 18 plus gros constructeurs d’ordinateurs, de téléviseurs, de consoles de jeux vidéo et de téléphones mobiles. Les politiques d’élimination des produits chimiques toxiques, de recyclage et de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont examinés par l’organisation de protection de l’environnement, qui établit un classement des meilleurs élèves aux moins bons. En novembre 2008, Nokia est le plus respecteux de l’environnement avec une note de 6,9/10, tandis que Nintendo peut difficilement faire pire avec une note catastrophique de 0,8/10.
Le constructeur de la Wii et de la Nintendo DS reste installé dans les tréfonds du classement avec une politique de recyclage inexistante, et des émissions de COâ² qui ont augmenté sous l’effet de la production accrue alors que la firme s’était engagée à les diminuer de 2% chaque année. La société a banni l’utilisation de phtalates, mais n’a pas encore fixé de date pour l’élimination des PVC.
Microsoft obtient un peu mieux, avec une note de 2,9/10 en progression par rapport à septembre (2,2/10). Greenpeace a salué l’engagement de supprimer les PVC et les retardateurs de flamme bromés (RFB) d’ici 2010, ainsi que l’utilisation d’énergies renouvelables qui ont contribué pour un quart des ressources électriques de Microsoft en 2007, mais pointe du doigt la très faible politique de recyclage de l’Américain.
Longtemps chahuté par Greepeace, Apple déploie de plus en plus d’efforts pour se muer en entreprise écologique. Son score a progressé à 4,3/10, notamment grâce aux derniers iPod (touch, nana et classic) débarassés de PVC et de RFB, et aux nouveaux Macbook qui en sont presque vierges. Il lui reste des efforts à faire en matière de recyclage et de transparence sur les émissions de gaz à effet de serre.
Plus haut dans le classement, Sony (5,3/10) est gratifié d’une « assez bonne » politique en matière de produits chimiques toxiques et d’organisation du recyclage. Il doit surtout réaliser des efforts sur sa politique énergétique.
Le meilleur élève reste Nokia , qui avec sa note de 6,9/10 devance d’un point Sony Ericsson, Toshiba et Samsung. Le constructeur finlandais est salué pour son programme de recyclage présent dans 124 pays avec 5.000 points de collecte de téléphones usagers, et pour sa politique en matière de toxicité chimique. Nokia a lancé dès 2005 des téléphones sans PVC et prévoit d’éliminer totalement les RFB d’ici la fin 2009 sur tous ses produits. 25 % de son énergie est renouvable, et le Finlandais prévoit de passer à 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2010. Il est également loué pour ses chargeurs, qui dépassent de 30 à 90 % les performances énergétiques exigées pour le label Energy Star.