Christine Albanel dira probablement qu’il s’agit de « huit gus dans une cave », car nous sommes huit journalistes, bloggeurs, activistes, professionnels des nouvelles technologies et simples internautes à avoir fondé le Réseau des Pirates*. Mais nous sommes en réalité des millions, qui nous rassemblons.
« Ils sont, nous sommes, des millions, en France, chaque jour à échanger des œuvres: des tubes, des films à la mode, mais aussi des films et des disques rares, introuvables, des œuvres oubliées ou « tombées » dans le domaine public« , confesse-t-on ainsi dans le manifeste des Pirates. « Ces pratiques sont là pour durer. Elles sont inscrites dans la révolution numérique (…) Il est grand temps de reconnaître ces pratiques. De cesser cette guerre contre le public et la jeunesse« .
Chaque signataire reconnaît avoir « consommé, remixé ou diffusé des œuvres culturelles » et donc, être « un pirate« .
Au delà de la confession, les centaines d’internautes qui ont déjà signé le Pacte pour les Libertés Numériques veulent s’adresser aux Parlementaires et leur demander de s’opposer à leur tour à la loi Création et Internet. Et de s’engager, plus globalement, à respecter une série de 10 exigences dans la conduite des affaires publiques. Notamment les têtes de listes aux prochaines élections européennes, qui auront lieu les 6 et 7 juin prochain.
Il s’agit de prendre en compte « l’espace où s’invente peut-être la société de demain, fondée sur la coopération et l’échange : celle de « l’aprés-crise« . Les 10 engagements, détaillés sur le Pacte :
1) Préserver les libertés numériques
2) Protéger le droit à la vie privée
3) Encourager la libre circulation des connaissances scientifiques
4) Préserver et étendre le domaine public des créations de l’esprit
5) Donner un coup d’arrêt à l’extension de la propriété intellectuelle et au renforcement de ses mécanismes d’exécution
6) Préserver le principe de neutralité de l’internet dans le cadre de régulation européen en matière de télécommunications
7) Promouvoir un projet de directive reconnaissant les droits et libertés numériques des salariés
8) Favoriser l’implication des citoyens dans le débat public et l’évaluation des politiques publiques européennes
9) Promouvoir au niveau européen et national une approche exigeante de l’interopérabilité
10) Soutenir les initiatives sociétales visant les mêmes objectifs.
* Les membres fondateurs : Olivier Maurel (manager des innovations sociales chez Danone et incubateur de start-ups), Mikiane (cofondateur de Rue89, directeur du studio multimédia de France 24), Nicolas Voisin (PDG de 22mars SAS, créateur de Politicshow, lesdemocrates.net…), Damien Douani (marketeur digital, évangéliste 2.0, membre de ReadWriteWeb France), Benoît Thieulin (fondateur de la NetScouade, spécialiste du web politique), Maurice Ronai (chercheur en sciences sociales, auteur de documentaires et co-auteur du rapport Rocard sur la République 2.0), Fabrice Epelboin (consultant, créateur de start-ups et membre de ReadWriteWeb France), et votre serviteur Guillaume Champeau (fondateur de Numerama.com).
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