Jeudi, la député Verts Martine Billard s’est élevée dans l’hémicycle contre la campagne d’e-mailing organisée par le gouvernement à destination des parlementaires, et accusé nommément la société Push it Up. « Je voudrais, madame la ministre, vous interpeller à propos de spams que nous recevons en ce moment et qui sont envoyés par une liste de diffusion appelée  » J’aime les artistes ! « . Je les reçois sur ma messagerie personnelle : cette intrusion dans ma vie privée est un peu surprenante« , s’est ainsi agacée Martine Billard. « Je me suis demandé qui était derrière  » J’aime les artistes !  » et j’ai découvert que ces pourriels étaient envoyés par la société Push It Up« .

En réalité, les choses étaient plus subtiles que ça… et plus cocasses. Le fondateur de la société Push it Up (en fait une TPE d’un seul employé), qui a choisi de jeter l’éponge hier soir après une montée des attaques DDoS contre ses serveurs, est lui-même contre la loi Création et Internet, et l’a fait savoir sur le blog de sa société. « Je suis évidemment totalement contre cette loi idiote, et je vous invite à lire ces articles de deux personnes à la fois intelligentes et qui ont compris qu’il fallait s’adapter à l’évolution qu’apporte Internet, et non pas essayer de freiner le changement pour faire plaisir à certains…« , écrit-il en renvoyant vers les positions exprimées par Jacques Attali et Serge Soudoplatoff.

Mais alors, pourquoi l’avoir hébergé ?

« Nous ne sommes qu’un prestataire technique pour une agence de communication qui travaille pour le ministère de la culture. Et nous n’avons pas l’habitude de censurer le contenu des sites de nos clients (même si ça me démange dans ce cas), ni les mails qu’ils envoient« , explique Fabico, le gérant de Push it Up.

« Cependant, suite au discours entendu (jeudi) matin, nous avons prévenu l’agence de communication en question que nous nous refusons à être l’intermédiaire technique pour tout nouveau mailing, et qu’ils devront trouver un autre prestataire s’ils veulent spammer des députés« .

« Etant ingénieur en informatique, je suis totalement conscient du caractère inapplicable de la loi, et qu’elle peut d’ailleurs nous faire courir des risques en tant qu’hébergeur Internet. Elle n’est faite que pour satisfaire les majors du disque, ou d’autres grosses sociétés ayant des intérêts dans le domaine.« 

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