Jeudi matin en conférence de presse, alors qu’il présentant les résultats annuels de son groupe Iliad, le patron de Free Xavier Niel est revenu une nouvelle fois à la charge contre le projet de loi Création et Internet. Mais il a mis de l’eau dans son vin. Ou au moins fait semblant.
Alors qu’il avait contesté la légitimité des accords Olivennes en assurant qu’il n’avait signé qu’une feuille blanche, et alors qu’il avait signé une pétition contre la riposte graduée en expliquant que le projet de loi Création et Internet prépare le terrain à un « flicage systématique de nos abonnés« , Xavier Niel a indiqué jeudi que Free se plierait aux exigences législatives. Il n’aura pas le choix. Il a indiqué que la suspension de l’abonnement à Internet était réalisable, mais qu’elle impliquait l’installation d’équipements spécifiques coûteux aux niveau des DSLAM, les centraux télécoms locaux auxquels sont reliés les abonnés à Internet. « On peut peut le faire, mais c’est une question de prix« , a expliqué Xavier Niel, qui évalue le coût à une centaine d’euros par abonné.
Un coût qu’il refuse de financer et qui devra ainsi être pris en charge par le gouvernement, et donc par le contribuable. Le tout pour rien, semble penser Xavier Niel.
« Cette loi est une bêtise« , a-t-il ainsi assuré. Elle sera « mal appliquée« , et « risque de couper d’Internet des personnes qui ne sont pas de grands délinquants« . « Les modes de fonctionnement du piratage ont évolué, avec le streaming, les newsgroups ou le téléchargement sur des réseaux P2P chiffrés. Il y a des dizaines de situation différentes, et là on ne s’occupe que d’une seule, qui n’est plus adaptée« .
« Pourquoi ne pas couper l’électricité, puisqu’elle sert aussi à pirater, ou confisquer les ordinateurs. Et pourquoi pas brûler les voitures qui sont mal garées ?« , demande-t-il, en pointant du doigt « une volonté présidentielle« .
Plutôt que la suspension de l’abonnement à Internet, le patron de Free préconise (en privilégiant la simple « éducation ») « une amende de première catégorie, de 11 euros, qui servirait d’avertissement« . Une solution qui sera proposée par certains députés de la majorité lors de la reprise de l’examen du projet de loi Création et Internet, à partir du 31 mars prochain.
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