C’est un paradoxe, mais en portant plainte contre le plus gros « site pirate » du monde, les industries du disque et du cinéma ont peut-être déclenché la fin de leur empreinte sur le monde politique. Le procès de The Pirate Bay, et surtout son verdict, ont provoqué un raz de marée d’inscriptions au Parti Pirate Suédois, une formation politique née il y a deux ans qui prône une remise à plat complète du droit d’auteur pour l’adapter aux pratiques des citoyens de demain.
A tel point que le Parti Pirate est aujourd’hui la quatrième force politique du pays (en nombre d’adhésions) avec près de 42.000 membres, en passe de dépasser le Centre qui compte un peu plus de 43.000 membres.
Cependant, le nombre d’adhésions à un Parti politique n’est pas nécessairement un reflet fidèle de sa force politique réelle. Seules les urnes donneront au Parti Pirate un pouvoir d’influence sur les futures législations, ou au contraire éteindront rapidement le mouvement.
En janvier 2006, aux élections législatives, le Parti Pirate avait rassemblé 0,6 % des voix. Deux ans plus tard, selon un sondage national publié aujourd’hui par le journal DN.se, le Piratpartiet recueillerait 5,1 % des intentions de vote aux élections européennes du 7 juin prochain. C’est suffisant pour porter la tête de liste Christian Engström au Parlement Européen.
Chez les 18-29 ans, le Parti Pirate serait le deuxième parti, alors que les 30-44 ans le placent en quatrième position. Il gagne l’essentiel de ses voix chez ceux qui ont voté pour les Verts ou pour le Parti de Gauche (équivalent d’un parti communiste modéré) aux précédentes élections, ce qui a conduit les deux partis historiques à prendre position contre les lois de durcissement de la protection des droits d’auteur, pour limiter l’hémoragie. Sans succès pour le moment.
Le siège n’est cependant pas acquis. Il faudra que le Parti Pirate réussisse à convaincre ses sympathisants de se rendre aux urnes le 7 juin prochain alors que les élections européennes ont traditionnellement un taux d’abstention très fort. Il manque par ailleurs d’expérience, de moyens et d’organisation sur le terrain, notamment pour distribuer ses bulletins dans tous les bureaux de vote.
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