Encore méconnue, la plateforme Qobuz fait progressivement son trou sur le marché des plateformes de musique en ligne en France. Ce matin, ses fondateurs présentaient à la Bibliothèque Nationale de France la version 2.0 du site créé en 2008, qui sera déployée le mois prochain. Et sur le papier, elle a tout pour séduire. Elle prend en tout cas la bonne direction pour arrêter de vendre la musique comme des paquets de pomme de terre au supermarché. Ce qui est d’autant plus admirable que Qobuz est une filiale de LyraMediaGroup, distributeur de musique et propriétaire de la maison de disques Abeille Musique – dans le marché, c’est rarement un gage d’innovation et de clairvoyance.
Jusqu’à présent relativement classique avec une formule de téléchargement payant à l’acte, Quobuz s’enrichira ele 20 octobre prochain d’une offre de streaming payante en haute qualité, sur l’ensemble des répertoires du site. Des accords avec les quatre majors et « la plupart des indépendants » (sans plus de précision) ont été signés. Mais pour convaincre les internautes de s’abonner à un service disponible par ailleurs gratuitement, légalement (Deezer…) ou non (eMule…), Qobuz s’appuie sur deux mots clés qu’ont trop longtemps ignoré les professionnels du marché : valeur ajoutée.
Chaque matin, le site propose un « grand quotidien de la musique » avec des contenus exclusifs créés par des journalistes, photographes, et dessinateurs professionnels, enrichit d’un partenariat avec les titres du groupe GER Roularta (L’Express, Classive, Lire, L’Expansion…). Il propose également trois newsletters par semaine et des fils RSS ciblés pour se tenir au courant de l’actualité musicale, live ou enregistrée. Par ailleurs, Qobuz « intègre et produit même des livrets numériques pour accompagner les albums », et « la fiche produit qui entoure l’album de son univers (pocast, blogs, articles du magazine, articles d’actualités, tournées et concerts de l’artiste, etc.) ». Selon le site, cette fiche est « spectaculairement plus complète, plus riche et plus compétente que celle des autres sites de musique en ligne« .
Quasiment depuis le lancement des premières offres légales, nous reprochons continuellement aux plateformes de ne pas éditorialiser le contenu pour apporter cette valeur ajoutée. Il faut donc saluer l’effort de Qobuz, qui semble avoir compris l’intérêt de créer un univers musical complet pour attirer et surtout fidéliser les consommateurs, avec des informations que l’on ne trouve pas ou plus difficilement sur « les réseaux des pirates ». Proposer un meilleur produit que la concurrence est la base du commerce lorsque l’on ne peut pas lutter contre le prix…
Par ailleurs, Qobuz n’utilise aucun DRM (ce qui est maintenant la règle sur les plateformes musicales), et mise sur la qualité audio des titres proposés. Le client peut ainsi choisir entre un fichier compressé de qualité très raisonnable (MP3 320 Kbps ou WMA VBR Pro), un format lossless ALAC ou WMA (qualité CD sans aucune perte), et une qualité « studiomasters » (réalisée à partir des bandes d’enregistrement en studio). En revanche, les prix restent sans doute trop élevés, malgré la valeur ajoutée. Selon la qualité voulue, et s’il est disponible sur chacun des trois formats, un même album est en général proposé à 9,99 €, 12,99 € et de 14,99 € à 16,99 €. Une différence qui ne se justifie pas par les coûts de bande passante, qui ne sont si élevés. Dommage.
On ignore, également, le prix du forfait de streaming qui sera proposé, et la qualité proposée. Qobuz promet « un service haut-de-gamme en qualité premium, supérieur à tous les services existants ». La référence du genre est pour le moment Spotify, qui propose de l’Ogg Vorbis 320 Kbps à 9,99 euros par mois.
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