Nicolas de Tavernost en a sorti une bien bonne. Après tout, si même Libération ose demander l’aumône aux fournisseurs d’accès à Internet sous prétexte que les internautes préfèrent lire des blogs que ses articles, pourquoi se priver. « Il n’est pas normal que nous servions de tête de gondole aux diffuseurs de contenus sans en retirer de bénéfices« , aurait ainsi déclaré mercredi le président du directoire de M6, sous les applaudissements silencieux de TF1 qui n’en pense pas moins.

« Aux Etats- Unis et en Allemagne, les diffuseurs paient les chaînes de télévisions gratuites« , a-t-il justifié.

On ne sait pas comment les choses fonctionnent aux Etats-Unis et chez les allemands, mais il est tout de même curieux de demander aux fournisseurs d’accès à Internet de payer pour un service qu’ils leur rendent. C’est bien grâce aux FAI et à leurs services TV que les chaînes gratuites peuvent diffuser leurs publicités auprès des spectateurs internautes. Si M6 n’avait pas d’autres moyens ques les fournisseurs d’accès à Internet pour atteindre la ménagère de moins de cinquante ans, demanderait-elle toujours aux FAI de payer pour lui donner ce privilège ?

Soit M6 est une chaîne gratuite, soit elle est une chaîne payante. Mais elle ne peut pas être « un peu des deux » le jour où le marché publicitiaire des chaînes de télévision tend à s’effondrer et remet en cause leur modèle économique vieux d’un demi siècle.

M6 ne peut pas réclamer le droit d’être mise sous une perfusion alimentée par les abonnements à Internet. Si son modèle économique ne fonctionne plus, il faut changer de modèle, ou de produit. Ce qui vaut aussi pour l’industrie musicale, pour la presse traditionnelle et tutti quanti.

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