Mise à jour : Le service de musique libre Jamendo a finalement trouvé son sauveur. La société MusicMatic a racheté l’ensemble des parts que détenait le fonds d’investissement Mangrove Capital, et augmentera le capital de Jamendo. Spécialiste de la diffusion de flux musicaux dans les réseaux de points de vente (Saint-Maclou, Eram, Camaïeu, Pizza Hut, Intersport…), MusicMatic devrait ainsi utiliser le fonds de musique libre de Jamendo pour amoindrir ses frais de licence d’exploitation, via la diffusion d’artistes membres de Jamendo Pro. Désormais, Jamendo sera dirigé par Alexandre Saboundjian, directeur de MusicMatic. Laurent Kratz, l’ancien directeur de Jamendo, conserve un poste d’administrateur.
Article du 7 janvier 2010 – Peut-on gagner de l’argent avec de la musique libre ? C’est le pari un peu fou qu’a tenté la société luxembourgeoise Jamendo, qui n’a pas lésiné sur les moyens pendant plusieurs années. En tout, une quinzaine de salariés travaillent à rentabiliser la diffusion de milliers de chansons que les internautes peuvent télécharger et partager gratuitement. Ou plutôt y « travaillaient », si l’on en croit l’information de nos confrères d’Electron Libre qui indiquent que « Laurent Kratz, PDG de la start-up basée au Luxembourg, a dû procéder au licenciement de la quinzaine de salariés que comptait encore la structure et cherche actuellement un repreneur« .
En manque de liquidités, la société aurait échoué fin décembre à lever une nouvelle fois des fonds auprès de OTC Asset Management et Mangrove Capital, son investisseur historique.
L’information est confirmée par Amélie Roelants, chargée des relations avec la communauté Jamendo, qui indique cependant sur les forums du site que la société a « de bonnes touches » avec d’éventuels repreneurs. « En tout cas nous mettons tout en œuvre pour que les choses se passent au mieux pour que vous, les communautés d’artistes et d’utilisateurs, continuent à bénéficier de la plateforme« , rassure Amélie.
La publicité ne rapportant pas assez, Jamendo s’était lancé depuis de nombreux mois dans une activité proche d’une société de gestion collective alternative à la Sacem, spécialisée dans les musiques libres. Dans ce cadre, Jamendo a par exemple récemment signé un accord avec Deezer qui rémunère l’écoute des chansons, les sommes collectées étant ensuite réparties au pro rata des écoutes.
Quel que soit le dynamisme de Jamendo et son inventivité, la nouvelle de son échec commercial n’est cependant pas une surprise. Déjà en 2007, lorsque la société avait annoncé son premier tour de table, nous avions douté de sa capacité à viabiliser un modèle économique, et constaté les premiers signes d’un essouflement. Ce qui ne remet en cause que l’opportunité d’un « business » de la musique sur Internet, et pas la création-même de la musique qui reste pour l’essentiel l’œuvre de passionnés qui n’en font pas leur métier.
Même s’il est le site qui l’a sans aucun doute le plus démocratisée, Jamendo est aussi contesté au sein-même de la « communauté de la musique libre ». En début d’année, le collectif Libre Accès avait à cet égard publié dans nos colonnes une tribune au titre explicite : » Ni SACEM, Ni Jamendo ! « .
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