Alors que Jamendo se trouve actuellement au bord du dépôt de bilan, c’est un nouveau venu qui pourrait bientôt lui succéder comme plateforme de référence pour la promotion de la musique libre en France. Soun-Music, édité par une association du Pays d’Aix, ressemble en effet à un croisement réussi entre le site luxembourgeois et la plateforme de streaming gratuite Deezer.
Avec actuellement 191 artistes inscrits, Soun propose exclusivement de la musique libre sous licence Creative Commons, en streaming. Avec néanmoins l’ambition de rémunérer les créateurs. « On ne se lancera pas dans le téléchargement avant d’avoir trouvé une solution de rémunération assez efficace et sereine pour que les artistes gagnent de l’argent sans que les utilisateurs payent« , nous explique ainsi Anthony Mora-Amaya, l’un des deux co-fondateurs du site.
« Nous voulons devenir une réelle et concrète source de revenus pour les artistes indés, tout en les incitant à choisir les licences libres plutôt que la Sacem, qui est payante et les empêche de se promouvoir comme ils le souhaiteraient en interdisant la diffusion gratuite de leurs œuvres« .
Soun propose l’écoute à la carte, avec playlists ou webradios thématiques, rémunérée exclusivement par la publicité. Parmi les solutions imaginées par l’association, le site propose un arrière-plan baptisé « Soun City » sur lequel des sponsors pourront afficher leurs publicités parfaitement intégrées à une sorte de Times Square virtuel. Les entreprises pourront aussi s’associer locale à l’image des artistes de leur ville. En fonction des prestations, les artistes recevront entre 75 % et 90 % des revenus publicitaires générés.
Par ailleurs, Soun dispose de fonctionnalités communautaires qui permettent notamment aux labels, tourneurs, producteurs, associations, graphistes et autres professionnels de se faire connaître, de communiquer leur actualité et de se mettre en relation.
Moins ambitieux que Jamendo dans les moyens, Soun a aussi peut-être davantage les pieds sur terre. Alors que la société luxemourgeoise avait atteint la dizaine de salariés à temps plein, avec un seuil de rentabilité d’autant plus élevé, Soun est pour le moment animé essentiellement par ses deux co-fondateurs, dont seul Anthony Mora-Amaya travaille sur le site à temps plein. Pour le moment sans rémunération. « Je vis actuellement grâce à « un prêt familial » qui me permet de me consacrer au site« , nous raconte-t-il. Thomas Vitrani, l’autre co-fondateur, suit actuellement une formation en alternance à l’école d’ingénieur de l’Ensam à Aix et participe à la vie du site en dehors de ses heures de travail. Outre ses deux fondateurs, l’association compte 6 membres à l’activité variable, et « quelques collaborateurs extérieurs« .
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