Y aurait-il une frilosité des news magazines à parler du projet de loi Loppsi, qui prévoit notamment la mise en place pour la première fois en France d’un filtrage du net ordonné aux FAI par l’administration, sans le contrôle du juge ? L’entrepreneur François Amigorena a interpellé aujourd’hui sur Twitter certains patrons de presse et journalistes, devant un constat il est vrai étonnant alors que le projet de loi est attendu dans quinze jours à l’Assemblée :
#Loppsi dans la presse | @LEXPRESS n’a rien publié sur le sujet depuis le 27/11/2009. Debout là-dedans ! @Mettout @C_Barbier
#Loppsi dans la presse | @lenouvelobs n’a publié qu’un seul article sur le sujet depuis le 29/05/2009. Debout là-dedans ! @Gueugneau
#Loppsi dans la presse | LePoint.fr n’a rien publié sur le sujet depuis le 03/06/2009. Debout là-dedans ! @Zetwitte
#Loppsi dans la presse | @leparisien_fr n’a rien publié sur le sujet depuis le 26/11/2009. Debout là-dedans !
Et la liste n’est pas finie…
Seul Eric Mettout, rédacteur en chef du site Internet de l’Express, a répondu aux interrogations du chef d’entreprise. « Pas un papier sur Hadopi non plus… Sujets trop geeks« , expédie le journaliste. Sa réponse à au moins le mérite d’exister, mais elle laisse songeur. Ca n’est pas parce qu’il touche à Internet qu’un sujet est nécessairement « geek » et qu’il doit être laissé aux seuls médias spécialisés, au public conquis d’avance.
Plus de 20 millions de foyers sont connectés à Internet en France. Ce sont autant de foyers directement concernés par les mesures de filtrage que pourra imposer le gouvernement sans le moindre contrôle de l’autorité judiciaire, mais dont beaucoup ne sont pas informés par les médias traditionnels. La loi Loppsi pose pourtant de véritables problèmes éthiques, techniques et juridiques qu’un journaliste devrait savoir décrypter et vulgariser.
Ca n’est pas pour rien si le gouvernement allemand a dû faire marche-arrière après le vote d’un projet équivalent, et si Reporters Sans Frontières se déclare inquiet. Ca n’est pas la technique des geeks qui est en jeu, mais bien la liberté d’expression de chacun.
Parmi les problèmes identifiés : à partir de quand peut-on considérer qu’un contenu est à caractère pédophile, et qu’il doit donc être censuré ? Est-ce à une autorité administrative ou bien à un juge de dire ce qui est légal et illégal, et donc de dire ce qui a droit de cité sur Internet ? C’est déjà sur ces questions que nous avions eu un vif échange avec Eric Mettout, qui nous avait classé parmi les « néo-puritains de la blogobulga » lorsque nous avions osé demander si le film Mon Copain Rachid avec Frédéric Mitterrand risquait la censure sous le régime de la Loppsi.
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