Rares sont les artistes à ne pas considérer le piratage comme un fléau pour la musique. Du moins, rares sont les artistes à avoir le cran de le clamer haut et fort, la plupart d’entre eux ne souhaitant pas indisposer les maisons de disque qui restent leurs employeurs. Pourtant, quelques artistes tiennent un discours aux antipodes des propos habituels de l’industrie du disque. C’est le cas de Nine Inch Nails, mais également de Radiohead.
À l’occasion du MIDEM, le guitariste du groupe, Ed O’Brien, a déclaré dans des propos rapportés par Torrentfreak qu' »il y a une part très forte en moi qui pense que le téléchargement illégal par peer-to-peer est simplement une façon plus sophistiquée de faire ce que nous faisions dans les années 80, avec les cassettes audio« . « Je suis mal à l’aise lorsque des gens dans le milieu affirment que le P2P est en train de tuer l’industrie » a-t-il poursuivi, convaincu que si les gens « aiment ça, alors ils achèteront« .
Bien évidemment, il serait illusoire de penser que tous les internautes qui écoutent du Radiohead vont vouloir les rémunérer. Cependant, Ed O’Brien estime qu’il y a toujours la possibilité de générer d’autres revenus à travers la vente de billets de concert ou de produits dérivés, comme des T-shirts. En clair, le merchandising peut être une source intéressante de revenus pour les artistes, même si cela les pousse à créer un véritable business autour de leur notoriété.
Ce n’est pas la première fois que le groupe de rock britannique adopte des positions sensiblement différentes de l’industrie du disque. Récemment, Radiohead avait pris position contre le projet de loi de riposte graduée au Royaume-Uni, en se joignant à la Featured Artists Coalition. Celle-ci avait publié, avec l’Académie des Auteurs et des Compositeurs Britanniques, et la Guilde des Producteurs de Musique, un communiqué rappelant que le rapport un téléchargement = une vente perdue est « sans fondement logique et aucun économiste n’a jamais cautionné un tel chiffre pour tenter d’estimer les pertes induites par le P2P sur l’industrie de la musique« .
Radiohead s’était également illustré en diffusant gratuitement un titre sur Mininova, ainsi qu’en proposant aux internautes de fixer eux-mêmes le montant qu’ils souhaitaient donner pour l’album In Rainbows. Chaque opération avait d’ailleurs été couronnée de succès, notamment la seconde qui a fait un véritable carton financier, malgré un fort piratage de l’album sur BitTorrent.
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