Au début de l’année, le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP) s’était félicité des résultats jugés « très bons » du dernier trimestre 2009, qui signait une reprise des ventes sur la deuxième moitié de l’année. Mais en commentant ces résultats, nous y avions vu une sorte de piège du prisonnier pour l’industrie musicale :

Comment justifier la lutte contre le piratage s’il y a rechute en 2010, alors-même que l’Hadopi n’existait pas au moment où le marché s’est redressé ? Et si l’embellie au contraire se confirme cette année, comment la mettre au crédit de l’Hadopi alors qu’elle n’aura commencé ses travaux que plusieurs mois après les premiers bons résultats ?

Visiblement, si l’on en croit Electron Libre, c’est la première question qu’il faut retenir. Le marché de gros hos taxe l’indutrie musicale aurait en effet baissé de 12 % au premier trimestre 2010 par rapport à l’an dernier.

Il faudra donc des trésors d’imagination au SNEP pour mettre cette rechute sur le dos du piratage, alors-même que l’Hadopi n’était encore qu’au stade de projet lorsque le marché avait connu son embellie, et est devenue réalité au moment où il replonge.

Exceptés les lecteurs de Numerama et quelques autres illuminés qui se tiennent au courant du dossier, le grand public ne sait pas que l’Hadopi n’a pas encore pu commencer ses travaux faute de décrets, et qu’il faut encore attendre l’autorisation de la CNIL avant de collecter les adresses IP sur les réseaux P2P. Il faudra trouver mieux qu’une accusation (attendue) du retard de la mise en place de l’Hadopi pour convaincre.

Il est en tout cas loin, le pari de Pascal Nègre, qui jurait que l’Hadopi viendrait multiplier « par trois voire par quatre » les ventes de musique en ligne.

Et jurons que le pari de David El Sayegh, qui prophétise que rien dans le coeur des pirates ne remplacera jamais le P2P traditionnel à part l’offre légale, n’aura pas meilleur destin.

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