Volte-face chez Apple. Après avoir interdit la mise en ligne d’une application sur l’App Store, la firme de Cupertino a retourné sa veste en catastrophe en autorisant cette fois le développeur à la publier. La raison ? L’application présente diverses caricatures du Prix Pulitzer 2010.

C’était peut-être le bannissement de trop. En rejetant l’application du caricaturiste américain Mark Fiore, Apple a propulsé involontairement sur le devant de la scène les règles draconiennes qui régissent l’App Store. L’application, qui regroupe plusieurs animations caricaturant des figures publiques américaines et internationales, a été rejetée au motif qu’elle viole la disposition 3.3.14 de l’iPhone Developer Program License Agreement (.pdf).

Celle-ci expose que « les applications ne doivent contenir aucun contenu ou élément obscène, pornographique, offensant ou diffamatoire (que ce soit du texte, des graphiques, des images, des photographies, etc.) ou tout autre contenu ou élément qui, dans le jugement raisonnable d’Apple, peut être considéré comme indésirable pour les utilisateurs d’iPhone ou d’iPod Touch« .

Problème, Mark Fiore se trouve être le lauréat 2010 de la caricature. Sans surprise, une telle décision a provoqué une levée de boucliers du côté de la presse américaine, fustigeant la dérive d’Apple en matière de validation de contenus. Car ici, il ne s’agit pas d’une application violente ou pornographique, mais simplement d’un contenu présentant le travail artistique et satirique d’un caricaturiste.

Selon The Register, Apple a promptement fait machine-arrière devant le tollé, en proposant à Mark Fiore de soumettre à nouveau son application pour iPhone. Un retournement de situation qui met mal à l’aise Mark Fiore, conscient du traitement de faveur qu’on lui accorde. « Je me suis un peu coupable » a-t-il déclaré au Wall Street Journal. « J’ai un traitement de faveur parce que j’ai le Pulitzer« .

Depuis 2007, Apple s’est fait une spécialité de contrôler pour ses utilisateurs ce qui doit être bon ou mauvais. Depuis son arrivée sur le marché des smartphones, il y a quelques années, Apple s’estime responsable de l’intégrité morale de ses clients. Et pour cela, il n’hésite pas à jouer un rôle de censeur de la morale publique ou de juge de l’utilité des logiciels. Parallèlement à ça, la firme de Cupertino n’hésite jamais à passer de temps à autre un grand coup de balai sur l’App Store, visant alors des applications déjà validées par les services de l’entreprise.

Dernièrement, c’est du côté des plates-formes de développement qu’Apple a décidé d’intervenir. Depuis l’annonce de la prochaine version de l’iPhone OS, Apple a décidé que les applications devaient désormais être écrites dans quelques langages autorisés. Plus question de permettre à SDK alternatifs ou concurrents venir s’imposer dans ce secteur. Comme si les développeurs d’applications n’avaient pas assez de difficultés comme ça…

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