Chez Mozilla, la fondation à l’origine du navigateur Firefox, la « bidouillabilité » est un principe particulièrement essentiel. Sur son weblog personnel, Tristan Nitot – l’actuel président de Mozilla Europe – avait esquissé une première définition de ce concept, en octobre dernier. Il s’agit de la « capacité – pour un objet technique ou un outil – à être détourné de sa vocation initiale en vue d’essayer de lui trouver de nouveaux usages. Se dit d’un système dont on peut observer le fonctionnement interne pour le comprendre, en vue de le modifier« .
« Issu du terme anglais Hacker qui a donné hackability, qu’il ne faut pas prendre au sens de pirate informatique (abus de langage récent, surtout dans les médias). La bidouillabilité ne tient pas compte de la légalité de la démarche : quand on détourne l’usage d’un système technique de façon créative, c’est démontrer sa bidouillabilité, que la démarche soit légale ou pas » avait-il conclu.
Deux semaines plus tard, Paul Rouget et Tristan Nitot animaient une conférence lors des seizièmes Journées Du Logiciel Libre, à Lyon. Le thème était alors le suivant : « Firefox est un logiciel libre conçu dans un esprit d’ouverture. Firefox est « hackable », le code est ouvert et extensible. Cette conférence répondra à ces trois questions: Qu’est-ce que la « hackabilité » ? Pourquoi est-ce important ? Jusqu’où peut-on « hacker » Firefox ?« .
Or, si la bidouillabilité est importante, les démonstrations spectaculaires manquaient. Jusqu-à ce que Paul Rouget mette la main à la pâte en triturant le code de Firefox. Résultat, en s’appuyant sur quelques lignes de code (du C++ et du JavaScript), le développeur est parvenu à interagir avec le navigateur grâce… à la Wiimote de la Nintendo Wii. À travers une petite extension, il peut donc piloter Firefox par de larges mouvements, contrôler des éléments dans le navigateur ou jouer à des petits jeux vidéo.
Pour le moment, l’extension ne fonctionne que sous Linux. Toutefois, le projet étant libre, Paul Rouget invite chacun à se pencher sur la question. Car s’il est possible de faire communiquer un accessoire d’une console de jeu avec un navigateur, cela n’est finalement qu’un simple aperçu des possibilités de la bidouillabilité.
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