C’est une longue et lente agonie que connait le CD audio en France. Selon le dernier baromètre mensuel (.pdf) de l’Observatoire de la musique, la chute du marché se poursuit, à la fois en termes de volume et de valeur. Ainsi par rapport à mars 2009, le CD en France a connu une baisse significative de 6,7 % en volume et de 7,7 % en valeur.. Sans surprise, c’est le single qui est le principal moteur de cette dégringolade, puisqu’il tombe à -27 % en volume et -26,5 % en valeur.
Ceci dit, les autres formats ne font guère mieux. Du côté des albums de musique, on relève également un net recul puisque les ventes chutent de 5,8 % en volume et 7,4 % en valeur. Parmi les causes de cette désaffection, nous retrouvons le désintérêt progressif des grandes surfaces alimentaires et des grandes surfaces spécialisées. Même chose pour les autres canaux de distribution, comme Internet (-5,5% en volume et de -5,1% en valeur), la vente par correspondance, les disquaires ou encore les petites librairies.
Des chiffres qui viennent contredire la vision du futur président d’Universal Music Group. Dans un portrait du New York Times, Lucian Grainge estimait que le CD audio conserverait auprès des consommateurs. « Je crois que le CD va me survivre comme format » avait-il ainsi affirmé. Le CD, un format d’avenir ? Une position pour le moins étonnante à l’heure où la dématérialisation des contenus file à grande vitesse.
Au regard de ces chiffres, c’est définitivement vers les plates-formes légales de téléchargement que doivent se tourner les ayants droit. On ne compte plus le nombre d’appareils capables de lire de la musique numérique. Et s’il y a encore quelques nostalgiques du walkman ou du discman, l’avenir est définitivement vers la dématérialisation. Cependant, c’est aux maisons de disque de provoquer leur chance. Et en l’état actuel des choses, les majors semblent surtout occupées à se tirer une balle dans le pied.
Début février, nous avions relayé une enquête de Philippe Astor sur l’insoutenable fardeau des minimums garantis imposés par les majors aux plateformes de musique en ligne qui souhaitent faire le pas de la légalité. Comme nous l’écrivions alors, en exigeant des avances sur recettes, les majors mettent l’intégralité du risque d’exploitation des catalogues sur les éditeurs de plates-formes.
Ces dernières, pour pouvoir ne serait-ce qu’exister, doivent alors réunir d’importantes sommes d’argent et faire un pari sur l’avenir, en espérant que des recettes seront rapidement engrangées. Une position forcément intenable, qui empêche de nombreux acteurs d’apparaitre sur le marché. Ou tout simplement d’exister. Et à l’heure actuelle, les maisons de disque ne sont définitivement pas disposées à abandonner ce mécanisme très rentable.
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