À première vue, la vie privée dans l’espace virtuel est une affaire concernant chaque internaute. À mesure qu’Internet prend une place de plus en plus importante dans nos sociétés, il n’est donc pas anormal de protéger nos données et de réduire au mieux nos traces. Surtout que les nouvelles technologies sont de plus en plus mobiles et interconnectées. Or selon l’actuel directeur de la National Security Agency, le lieutenant-général Keith B. Alexander, l’impact de la vie privée sur la sécurité d’Internet relève du secret défense.
Selon Steven Aftergood, du site Federation of American Scientists, ce haut-gradé est candidat pour prendre la tête de l’United States Cyber Command, une nouvelle structure militaire chargée de faire face à la guerre de l’information. Parmi ces missions, nous retrouvons la protection de l’infrastructure de l’armée américaine, la défense contre des tentatives de piratage informatique et, évidemment, la riposte ou l’attaque.
Il a donc été auditionné (.pdf) par le Sénat américain ce mois-ci. Ainsi, il a notamment été interrogé sur la façon dont Internet pourrait être conçu différemment pour apporter une meilleure sécurité au réseau.
« La conception d’Internet est basé sur les progrès technologiques. Ces nouvelles technologies vont améliorer la mobilité et, si elles sont correctement mises en œuvre, la sécurité. Il est dans le meilleur intérêt du gouvernement et de l’industrie d’accorder à la sécurité une place plus importante dans l’évolution future de l’architecture d’Internet » a répondu le lieutenant-général dans une réponse écrite.
°videmment, toute la question est de savoir quel impact aurait une telle évolution sur la vie privée des internautes et la confidentialité de leurs données. Car si le réseau des réseaux doit évoluer pour faire une plus grande place à des besoins sécuritaires, cela va nécessairement affecter en bien ou en mal le quotidien des internautes. Sauf que cette information est classifiée. En effet, la réponse a été fournie dans un document annexe classifié, loin du regard du public.
Cela est d’autant plus surprenant lorsqu’on s’intéresse aux autres questions frappées par le même sceau du secret. Pèle-mêle, nous retrouvons des questions sur l’aptitude, l’expérience et les qualifications du lieutenant-général pour commander une telle organisation, mais également les stratégies envisagées pour relever les challenges propres à la NSA ou encore les priorités pour l’Air Force Cyber Command.
Pour l’Electronic Privacy Information Center (EPIC), « il est tout à fait étonnant que les remarques du lieutenant-général Alexander sur l’impact de la vie privée sur les modifications futures à Internet lorsqu’il sera en poste devraient être tenus loin du public« . Surtout lorsque le président américain lui-même s’est engagé à faire respecter la protection de la vie privée dans la politique de cybersécurité de la nation.
Toujours selon le Federation of American Scientists, l’EPIC a déposé une requête en s’appuyant sur la loi américaine de la Freedom of Information Act, qui oblige notamment les agences fédérales à transmettre certains documents dès lors qu’une demande est formulée. « Il y a un réel intérêt du public de connaitre l’opinion du directeur sur ce point critique » a conclu l’EPIC (.pdf).
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