Voilà qui est original. Le Toronto Star raconte qu’une Canadienne a décidé de poursuivre l’opérateur de télécommunications Rogers après que son mari a découvert qu’elle entretenait une relation extra-conjugale avec un autre homme. Le mari trompé l’a su en lisant le détail des communications téléphoniques de sa femme sur une facture qu’il n’aurait pas dû recevoir, et en appelant la personne dont le numéro apparaissait plusieurs fois avec des conversations de plus d’une heure. L’amant a tout avoué.
La femme, qui prétend que Rogers a « détruit sa vie« , réclame à l’opérateur 600.000 dollars de dédommagement pour violation de sa vie privée et rupture abusive de contrat.
L’infidèle avait un téléphone mobile chez Rogers, dont elle recevait la facture au domicile familial, mais à son nom de jeune fille. C’était apparemment une précaution suffisante pour que son mari n’ouvre pas son courrier et ne voit pas le détail des communications. Mais son mari était enregistré comme client à la même adresse pour le service de télévision par câble de Rogers. Or le jour où il a appelé en 2007 pour ajouter Internet et la téléphonie fixe au même service, Rogers a fusionné les comptes des deux conjoints pour ne fournir qu’une seule facture commune, avec des avantages commerciaux à la clé.
C’est donc par la suite que le mari a reçu en son nom la facture détaillée de sa femme, et qu’il a pu démasquer la liaison. Il a immédiatement décidé de quitter le foyer familial, en laissant femme et enfants derrière lui. La femme, qui est tombé en dépression et a perdu son travail, dit que sa relation extra-conjugale « était une erreur« , mais qu’elle « ne méritait pas d’en perdre sa vie« . Elle accuse Rogers d’être intégralement responsable de ce qui lui est arrivé.
« J’ai tout perdu« , dit-elle. « Je veux que les autres sachent ce qu’une grosse société a fait… nous avions un contrat, un accord qui mettait ma vie entre leurs mains« , n’hésite-t-elle pas à justifier.
Rogers nie avoir rompu unilatéralement le contrat qui le liait à la femme sous son nom de jeune fille pour en créer un nouveau sous son nom d’épouse. L’opérateur estime qu’il ne « peut pas être tenu responsable des conditions du mariage, de la liaison extra-conjugale de la plaignante, et de la rupture du mariage qui s’en est suivi, pas plus que des effets que cette rupture a eu sur elle« . En quelques sortes, bien fait pour sa pomme. « Rogers n’est pas la cause de tout ça. La rupture du mariage et ses effets se sont produits, ou se seraient sinon de toute façon produits, quelle que soit la forme avec laquelle la plaignante et son mari ont reçu leurs factures pour les services de Rogers en juillet 2007« .
Quelle que soit la mauvaise foi de la plaignante, la femme pourrait cependant bien avoir des arguments à faire valoir devant les tribunaux. Un opérateur peut-il, à la demande d’un conjoint et sans demander confirmation à la principale intéressée, modifier la facturation du contrat établi sous le nom de jeune fille de sa cliente ?
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