Presque deux mois après son lancement aux Etats-Unis, l’iPad débarque aujourd’hui en France, en Australie, au Canada, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Espagne, en Suisse et au Royaume-Uni. Vous ne pouvez pas l’ignorer, toute la presse en parle. Une presse qui voit dans la tablette tactile de Steve Jobs son sauveur, comme l’industrie musicale a vu en iTunes la solution miracle qui allait enfin lui permettre de trouver son modèle économique sur Internet. Alors qu’elle lui a surtout permis d’éviter de se remettre totalement en question.
Les innombrables éditoriaux enthousiastes des patrons de presse n’y feront rien. L’iPad ne sauvera pas les journaux. Au mieux donnera-t-il quelques temps à la presse l’illusion d’avoir un nouveau modèle économique, alors qu’elle n’aura qu’un nouveau support qui deviendra demain aussi banal que le journal papier. Ce qui sauvera la presse ça n’est pas le contenant, mais le contenu.
A cet égard, il est très instructif de lire dans le Washington Post l’expérience de l’agence Associated Press. L’agence qui se contentait souvent de relayer les communiqués et de rendre compte des évènements a réalisé qu’elle devait être beaucoup plus agressive dans son traitement de l’information. Les articles dans lesquels elle vérifie les informations pour rétablir la vérité (le « fact-checking ») sont à la fois les plus cliqués, et ceux vers lesquels les internautes créent le plus de liens.
A l’ère du web où l’information est la même partout, où tous les journaux saluent la même sortie de l’iPad par les mêmes articles, ce qui fait la différence et ce qui fait revenir les lecteurs est la valeur ajoutée que l’on peut apporter. C’est la vérité, ou plus modestement l’analyse sans concession, qui donnent aux lecteurs l’envie de visiter un site, d’y retourner, et parfois de s’y abonner.
Une belle interface sur une jolie tablette tactile fera certainement sensation, mais elle ne résoudra en rien la crise structurelle d’une presse qui doit profondément remettre en question sa mission.
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