« J’ai été un peu con », expliquait aujourd’hui Ariel Wizman en parlant de son enregistrement désormais célèbre. « Pas qu’un peu », répliquent les internautes avec une violence peut-être excessive.

Mercredi, c’est la Blogothèque qui rapportait en premier lieu le Mea Culpa téléphonique d’un Ariel Wizman visiblement « fatigué par les commentaires haîneux » :

 » Je reçois un jour un coup de fil, on m’explique que Devedjian me cherche. Je suis d’accord, on m’appelle de nouveau, on m’explique qu’ils cherchent une voix pour faire passer un message de prévention, parce qu’ils sont contre la répression. J’accepte, je vais en studio, je fais la voix sans vraiment bien comprendre. Je n’ai pas été payé, je n’ai eu aucun avantage, je n’ai même pas vu les mecs responsables de l’opé.

Quand la fronde a commencé, je me suis aperçu que j’avais déconné. Ils avaient fait de moi l’étendard de la lutte anti-piraterie, dont j’ai rien à foutre. Je ne suis ni pour ni contre, je trouve que leur politique par l’exemple est ignoble. Je ne suis pas cynique, et aujourd’hui je comprends que les gens soient déçus. J’ai un peu bêtement pensé qu’ils avaient besoin d’une voix, pas de la mienne.

Voilà, il ne faut pas que les gens pensent que je vais remplacer Pascal Nègre dans leur inconscient. J’ai appelé le ministère de l’Industrie, pour qu’ils corrigent tout ça « .

Mais les internautes pour la plupart refusent de croire à la simple étourderie et rejettent la promesse de bonne foi de l’animateur DJ. « En ce qui me concerne, je ne doute pas un seul instant du caractère profondément hypocrite et malhonnête de la ‘réponse’ de M. Wizman« , s’exclame Anthony sur la Blogothèque. « Je connais suffisamment bien le bonhomme pour pouvoir affirmer que c’est un opportuniste et un arnaqueur de première. Ca me fait bien plaisir ce qui lui arrive en ce moment et j’espère que c’est pour lui le début d’une grosse dégringolade« , ajoute t-il emporté dans son élan. Un autre lecteur enchérit : « Son explication est light (très light). On est tous un peu con, là c’est de la bétise profonde« .

Ici-même sur Ratiatum, alors que nous relayions en toute neutralité l’encadré de Libération, les commentaires sont amers. Crue dans son langage, la réaction de Kero est symbolique de l’extrême tension que l’industrie du disque a créé avec ses clients : « Que les choses soient claires : les majors et le gouvernement se sont alliés et ont déclaré la GUERRE aux internautes/audionautes. Qu’ils (et chacun de ceux qui s’allient à eux) en assument les conséquences, car nous sommes effectivement prêts à faire cette guerre, guerre de l’image, guerre des gros sous (dont nous sommes les seuls à disposer)… Que Wizman chie dans son froc est une excellente nouvelle, une bataille de gagnée. C’est une preuve qu’on a un poids réel, au moins dans la guerre de l’image. Ils réussissent peut-être un peu à nous faire passer pour des criminels, mais eux passent pour des parfaits salopards aux yeux de tous. Ariel flippe et Nègre est le prochain. Nous venons de remporter une victoire, redoublons d’effort pour en gagner d’autres.« .

La violence de la réaction est inédite dans sa généralisation. On avait pourtant connu pire que cet enregistrement maladroit, mais c’était peut-être ici la goutte d’eau de trop pour des internautes sans cesses considérés comme des voleurs alors qu’ils participent d’année en année au développement croissant de l’industrie culturelle. Pour Ariel Wizman, il faudra sans doute plus que des mots et des excuses pour retrouver sa popularité. Lui qui est pourtant « un très gros téléchargeur et un très gros acheteur de CD« , d’après ce que nous indique une source proche de Wizman, pourrait faire le jeu inverse en prenant le parti des internautes. Un nouvel enregistrement, destiné cette fois à critiquer les actions judiciaires lancées contre des internautes, pourrait réconcilier Ariel Wizman avec son public…

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.