Les internautes américains pourront-ils bientôt compter sur le concours de la FTC pour se débarrasser du ciblage comportemental ? À en croire les informations rapportées par le site Advertising Age, la Federal Trade Commission songe à établir une sorte de liste rouge dans le domaine de la publicité comportementale, un peu à l’image de celle destinée aux numéros de téléphone.
Pour la FTC, l’objectif n’est pas d’empêcher les annonceurs de profiler les internautes pour leur proposer des publicités correspondant à leurs centres d’intérêt, mais plutôt de laisser la possibilité à chaque individu d’échapper à cette tendance. Une idée qui commencerait d’ailleurs à faire son chemin du côté du Sénat américain.
À l’occasion d’une réunion d’une commission sénatoriale sur la vie privée en ligne, le président de la FTC, Jon Leibowitz, a expliqué que l’idée d’un plug-in greffé au navigateur web était l’une des solutions envisagées par l’instance chargée de faire respecter le droit à la consommation aux États-Unis. Ce plug-in permettrait à l’utilisateur de définir ses préférences en matière de ciblage comportemental.
Cependant, il n’est pas encore certain que cette idée finisse par voir le jour. En effet, l’un des principaux obstacles à la création d’un tel plug-in est la diversité des navigateurs web sur le marché nord-américain. Même si la FTC écarte du projet les navigateurs trop petits, il faudra quand même prendre en charge cinq navigateurs différents, qui sont les plus gros du marché : Internet Explorer, Firefox, Safari, Opera et Google Chrome.
Par ailleurs, un tel plug-in ne bloquera pas toutes les publicités sur Internet. D’une part, parce que ce n’est pas sa mission première et d’autre part parce que certaines extensions en ont fait une spécialité. La FTC et le Sénat ne prendraient d’ailleurs pas le risque de se mettre à dos l’ensemble des annonceurs, des sociétés et des médias en soutenant un projet aussi radical.
En effet, la publicité est un modèle économique très en vogue à l’heure actuelle, permettant à de nombreuses entreprises de se financer tout en maintenant un accès gratuit à certains contenus. C’est le cas de nombreux médias en ligne, mais également de certaines entreprises high-tech.
Dans le cas de Google par exemple, le géant américain finance son moteur de recherche grâce à l’argent que l’entreprise génère en périphérie grâce à la publicité. De cette façon, son coeur de métier (la recherche) reste accessible gratuitement.
Mais si les politiques ne sont pas disposés à soutenir un plug-in qui bloquerait toute la publicité en ligne, il semble que ces derniers sont prêts à soutenir un outil visant avant tout à préserver la vie privée des internautes américains et la confidentialité de leurs activités sur Internet.
« Nous avons le devoir de demander si les millions d’Américains comprennent bien quelles informations sont récoltées à leur sujet et si oui ou non ils ont la possibilité de stopper certaines pratiques » a expliqué le président de la commission, Jay Rockefeller. « Je comprends que la publicité finance Internet, mais ça m’effraie un peu » a ajouté la sénatrice Claire McCaskill.
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