De tous les pays européens, la France est l’une des nations les plus représentées sur Facebook. Selon les statistiques fournies par le service Facebook Ads, pas moins de 18 millions de Français sont inscrits sur le réseau social. La croissance d’ailleurs été particulièrement soutenue ces dernières années, avec une progression de +518 % de la fréquentation entre février 2008 (2,2 millions de visiteurs uniques) et février 2009 (13,7 millions).
Mais s’il y a un net engouement pour ce site communautaire en Europe, tous les pays ne sont pas passionnés par le projet de Mark Zuckerberg. À commencer par l’Allemagne. Selon les chiffres de Comscore, la fréquentation de Facebook par les Allemands était nettement moins forte que celle des Français. Pour la même période, l’audience est passée de 680 000 visites à 3,4 millions. Une augmentation de +405 %, mais qui reste très basse dans un pays pourtant plus peuplé que l’Hexagone.
Cependant, ce relatif désintérêt s’explique par la présence de réseaux sociaux déjà mûrs en Allemagne. Ainsi, Facebook n’atteint « que » la quatrième place, derrière des sites communautaires locaux comme StudiVZ. Un site qui est d’ailleurs réputé pour avoir une gestion de la vie privée beaucoup plus fine que celle de Facebook, souvent épinglé pour ses manquements et ses erreurs.
Mais si Facebook est moins populaire en Allemagne, deux millions d’inscrits selon Der Spiegel, cela n’empêche pas les autorités allemandes d’être particulièrement vigilantes. Et de prendre des décisions en cas de besoin. C’est ce qu’a d’ailleurs choisi de faire l’un des länders allemands, la Rhénanie du Nord-Westphalie.
L’hebdomadaire allemand rapporte que la région souhaite instruire les jeunes élèves sur les risques liés à la publication d’informations personnelles sur Internet. L’objectif, à terme, est de les convaincre d’avoir un profil bas et de ne pas trop en dévoiler. Hélas, nombre d’entre eux ne sont pas toujours conscients des risques, estime la région.
« Notre objectif est de rappeler qu’Internet ne véhicule pas uniquement des chances et des opportunités, mais comporte également des risques que les étudiants devraient bien saisir afin d’exercer leur autonomie en matière de médias numériques » a expliqué Angelica Schwall-Düren, la responsable média de la région, dans une interview avec la presse régionale allemande.
« Beaucoup de jeunes ne sont pas conscients des nombreux détails personnelles qu’ils révèlent en ligne » a-t-elle ajouté. Toutes ces empreintes laissées sur la toile sont autant d’indices exploitables par des amis, mais également par des employeurs. Et cela peut avoir une répercussion néfaste sur une carrière ou sur l’image sociale.
En avril dernier, la fédération des associations de consommateurs allemands (VzBv) avait incité les internautes à quitter Facebook pour protester contre la politique hasardeuse de Facebook en matière de vie privée. La fédération proposait comme alternative StudiVZ, un site davantage réputé et beaucoup plus populaire en Allemagne, avec 17 millions de membres environ.
Toujours selon le Spiegel, d’autres länders allemands expérimentent quelques projets pilotes. C’est notamment le cas de la Bavière qui s’intéresse aux différents types de médias et à la pluralité de l’information. Pour l’heure 30 écoles primaires sont concernées depuis l’automne dernier.
Reste à savoir si des projets similaires émergeront dans d’autres endroits, comme en France. Avec 18 millions d’inscrits, la question mérite d’être posée.
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