En Allemagne, une technologie anti-piratage a signalé par erreur des vidéos sous licence Creative Commons. L’organisation GVU a alors demandé à Vimeo de retirer les contenus désignés, sans véritable vérification a posteriori.

Si les ayants droit sont déjà occupés à combattre le piratage des contenus protégés par le copyright, ils restent très attentifs à la progression des licences libres dans le champ du droit d’auteur. Certaines organisations, notamment aux États-Unis, ont estimé que cette tendance était une vraie menace pour la survie du droit d’auteur et pour la vitalité de la création en général.

Mais il arrive parfois que les détenteurs de droit portent sans le vouloir un mauvais coup aux licences libres. C’est ce qui est arrivé récemment à des vidéos placées sous licence Creative Commons. Une organisation anti-piratage allemande, GVU, a demandé la suppression de vidéos dont elle ne possédait pas les droits, pas plus que ses affiliés.

Selon Torrentfreak, GVU a envoyé plusieurs requêtes au site d’hébergement Vimeo pour retirer cinq vidéos. Quatre d’entre elles ont été réalisées par un journaliste freelance, Mario Sixtus, et la dernière par un réalisateur indépendant, Alexander Lehmann. Nous avions évoqué cette dernière vidéo dans un sujet publié l’année dernière.

Afin d’identifier les vidéos protégées par le droit d’auteur, GVU a fait appel aux services d’une société, OpSec Security. Celle-ci utilise une technologie permettant de contrôler automatiquement les vidéos. Une fois ce travail effectué, l’entreprise alerte les hébergeurs et leur communique les infractions constatées. Mais un procédé automatisé ne l’empêche pas de générer des erreurs ou de détecter des faux positifs.

Selon Petur Agustsson, le directeur technique d’OpSec Security, il y avait « un bug dans le module de calibration« . Si GVU et OpSec Security ont présenté leurs excuses officielles au journaliste et au réalisateur, Mario Sixtus ne mâche pas ses mots. GVU a embauché des « mercenaires » qui ont tout simplement fait du « vandalisme numérique« .

Comment éviter de type d’incident ? L’une des solutions pourrait être par exemple le contrôle humain a posteriori. Lorsqu’une vidéo est signalée, elle est transmise à un opérateur qui devra vérifier s’il ne s’agit pas d’un faux positif. Mais cela a un coût, puisqu’il faut recruter et payer ces opérateurs.

Or, OpSec Security a tout intérêt à contrôler un maximum de vidéos pour montrer toute son efficacité à GVU. Même en recrutant de nombreux opérateurs humains, l’entreprise ne tiendrait certainement pas le rythme. Et GVU n’a certainement aucune envie de voir la lutte anti-piratage souffrir d’un quelconque ralentissement.

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