Ce n’est pas une surprise, le modèle économique reposant sur les seuls revenus publicitaires ne permet pas d’assurer le développement de YouTube. En 2008, Forbes estimait que la plate-forme, achetée 1,65 milliard de dollars en 2006 avait généré 200 millions de dollars. La rentabilité de ce service est un vrai casse-tête pour l’entreprise, d’autant que la plate-forme a su s’imposer auprès des internautes grâce à sa simplicité et à sa gratuité.
Rapidement, la firme de Mountain View s’est intéressée à la location de films. Si cette idée a émergé en septembre 2009 suite à une information du Wall Street Journal, il aura fallu attendre janvier 2010 pour voir les premières expérimentations en la matière. En effet, YouTube avait profité du Sundance Film Festival pour proposer à la location cinq films récents pour un prix de 5 dollars.
Selon le Financial Times, les discussions seraient désormais à un stade assez avancé avec les studios américains. Le quotidien économique britannique indique que les prix pratiqués seraient maintenus autour de 5 dollars, tout en assurant une sortie simultanée avec les éditions DVD et Blu-ray des films. Le prix sera néanmoins susceptible d’évoluer en fonction de la date de sortie du film ou de sa popularité.
Bien évidemment, l’enjeu pour les ayants droit est sur la sécurisation de la plate-forme YouTube. Si des films de premier plan sont proposés en streaming, pas question de permettre aux internautes de télécharger ces contenus d’une façon ou d’une autre. La répartition des 5 dollars entre le studio et Google sera également un des éléments clés pour signer un accord.
Si l’accord se réalise, la firme de Mountain View pourrait renforcer l’intérêt de sa nouvelle plate-forme interactive entre le web et la télévision. En effet, Google présentait fin mai sa Google TV, un service reposant à la fois sur le système d’exploitation Android et le navigateur web Chrome. En plus des contenus habituels, les utilisateurs pourraient donc profiter de films loués sur Google TV, via les téléviseurs et les décodeurs vendus aux USA.
Rappelons que Google est également en train de négocier âprement avec les grands réseaux américains de chaînes télévisées (ABC, CBS, la Fox et NBC). La firme de Mountain View aimerait proposer leurs contenus sur la Google TV, mais la crainte d’être cannibalisé par le géant du web freine la signature d’un accord.
Plus généralement, ces discussions surviennent à l’heure où d’autres acteurs se positionnent ou cherchent à se renforcer sur le secteur de la vidéo à la demande. Si aux États-Unis, des services comme Hulu ou Netflix sont très populaires, il faudra également compter très certainement avec Apple. En effet, la firme de Cupertino est suspectée de vouloir présenter mercredi prochain un nouveau boitier Apple TV et annoncer lancement prochain d’un service de locations de séries TV.
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