Alors que les gouvernements occidentaux cherchent une solution pérenne pour fermer Wikileaks, l’ICANN a tenu à s’éloigner de la polémique en rappelant que son rôle n’était pas d’être le gendarme du web des États. Sa mission se limite essentiellement à l’administration des treize DNS racines et de superviser la gestion des noms de domaine de premier niveau.
« L’ICANN ne ferme pas les noms de domaine – nous n’avons pas l’autorité technique ou légale pour le faire. Nous n’avons aucun lien avec la fermeture de n’importe quel site web, qui est une question relevant de l’autorité nationale » explique l’ICANN. Repérée par nos confrères de ZDNet, la réaction de l’ICANN portait avant tout sur la saisie de 70 noms de domaine « pirates » par les autorités américaines.
« L’ICANN est le coordinateur à but non lucratif du système global de noms de domaine et n’est pas impliqué, en aucune façon, dans le contenu des sites web » a poursuivi le président de l’ICANN, Rod Beckstrom. Interrogé sur Wikileaks, l’ICANN a fait savoir que les propos de Rod Beckstrom « s’appliquent à tous les sites web« . Une façon diplomatique de dire que Wikileaks est également concerné, malgré les cris d’orfraie des gouvernements.
Malgré des propos a priori rassurants pour les sympathisants de Wikileaks, l’ICANN reste néanmoins une société de droit californien sous contrat avec le département au commerce américain. Ce rattachement à l’administration américaine n’est pas sans causer quelques inquiétudes à l’étranger, notamment dans la classe politique française.
À supposer que les États-Unis décident de prendre le contrôle de l’ICANN, la relation entre l’ICANN et les organismes chargés des noms de domaine nationaux risque de s’effondrer. Le gouvernement américain pourrait certes imposer de nouvelles règles aux gestionnaires de ces domaines, mais les autres États pourraient alors se détourner des serveurs racines et opter pour des solutions alternatives.
Cette épée de Damoclès a ainsi poussé plusieurs internautes à s’organiser pour imaginer une extension de noms de domaine particulièrement difficile à censurer. Le système DNS imaginé serait largement décentralisé, permettant d’accéder librement à des sites en « .p2p » tout en évitant les mesures de filtrage voulues par les gouvernements, souvent pour des motifs politiques.
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