Orange a fait savoir mercredi qu’il hésiterait à commercialiser les mobiles issus du partenariat entre Nokia et Microsoft, au motif qu’il préfèrait les logiciels ouverts. « Nous voulons un écosystème mobile qui soit ouvert et qui permette à nos clients d’utiliser tous les services qu’ils souhaitent, pas des systèmes fermés qui profitent uniquement à une entreprise ou à une autre« , explique Jean-Paul Cottet, le directeur marketing et innovation d’Orange, à l’agence Reuters. Le responsable de l’opérateur historique juge « fatigante » la stratégie d’Apple, et prévient qu’Orange ira chercher du côté des systèmes ouverts (comprendre Android) « si l’intérêt à moyen terme c’est d’enfermer les clients dans un système fermé« .
Une déclaration qui ne manque pas de sel lorsque l’on se souvient par exemple de l’obsession d’Orange à fermer Orange Foot, ou de sa première tablette Tabbee qui était loin d’être un exemple d’ouverture. Orange fut par ailleurs l’un des premiers responsables de la toute-puissance d’Apple et du succès de son modèle fermé sur le marché français et européen du smartphone. L’opérateur avait conclu un accord d’exclusivité très coûteux avec Apple, qui l’obligeait à faire la promotion du téléphone mobile et à reverser à l’Américain une part importante du prix des abonnements générés. Or dès le mois de septembre 2007, nous nous étions interrogés sur le bienfondé de la stratégie d’Orange à long terme :
Apple étant certainement très attaché à son image de marque, la marque Orange ne sera pas visible sur l’appareil, ni à travers le logo traditionnel de l’opérateur, ni à travers le service Orange World, qui ne serait pas intégré. Un choix surprenant et certainement coûteux pour la filiale de France Télécom, qui aura du mal à vendre ses services aux possesseurs de l’iPhone, plus attirés par les services d’Apple et de ses partenaires.
L’histoire l’a démontré, comme elle a démontré aux éditeurs de presse que se jeter sur l’iPad était une erreur fondamentale qui risque, à nouveau, de leur coûter très cher. Les appareils d’Apple ont désormais un tel succès, poussé par les opérateurs et par la presse, qu’il sera difficile d’expliquer aux consommateurs pourquoi ils leur tournent le dos aujourd’hui. On ne comprendra jamais, sauf par la recherche aveuglante d’une profitabilité à court terme, pourquoi de grands groupes industriels comme France Télécom n’arrivent pas à établir une stratégie cohérente à long terme.
La déclaration de Jean-Paul Cottet va toutefois dans le sens des propos tenus par directeur général d’Orange Stéphane Richard en septembre 2010, lorsqu’il avait annoncé son intention de réunir Vodafone, Telefonica et Deutsche Telekom pour réaliser un système d’exploitation commun. L’OS mobile est « le cheval de Troie utilisé par les Google et autre Apple pour établir leur propre relation avec nos clients« , analysait le directeur général. Jamais trop tard pour bien voir ?
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