Ils étaient seulement 19 le 24 février dernier à signer le Pacte du logiciel libre. Aujourd’hui, ils sont 182 à s’y montrer favorable. À dix jours du premier tour des élections cantonales de 2011, l’April continue sa campagne de sensibilisation en direction des candidats désireux de siéger au sein des conseils généraux, afin de leur parler des enjeux du logiciel libre.
Si l’on ne peut que se féliciter de voir autant d’hommes et de femmes politiques s’intéresser au logiciel libre et à ses vertus, ce nombre cache malheureusement de grandes disparités entre les partis eux-mêmes. En effet, les candidats classés à gauche forment la quasi-totalité des signataires du Pacte du logiciel libre. Les candidats de droite et du centre qui soutiennent l’opération sont ultra-minoritaires.
Le parti politique le plus actif sur ce sujet est Europe Écologie – Les Verts. 103 candidats (plus de la moitié des signataires !) soutiennent le Pacte du logiciel libre. Le Parti de Gauche – Front de Gauche arrive en deuxième position avec 19 candidats, suivi du PCF – Front de Gauche (14 candidats) et du Parti socialiste (9 candidats). Il faut aussi rajouter 14 autres candidats de gauche se présentant sous diverses étiquettes.
Au centre, neuf candidats sous les couleurs du Mouvement démocrate soutiennent le Pacte du logiciel libre. Un candidat « Centriste, démocrate et radical » a également paraphé le document de l’April. Les signatures en provenance de la droite sont en revanche plus clairsemées. Seuls deux candidats de l’UMP ont signé le document, ainsi qu’un candidat divers droite. À l’extrême droite, le Front national est présent avec un candidat.
Comment expliquer l’écart entre la gauche et la droite sur la question du logiciel libre ? Est-ce parce que les partis classés à droite souffrent d’un déficit d’image dès lors qu’il est question d’informatique et de numérique ? Il est vrai que l’histoire récente a régulièrement montré une certaine tension entre l’UMP et les internautes, voire les professionnels du monde numérique eux-mêmes.
Que ce soit avec la LCEN, la DADVSI ou encore la récente loi Hadopi, le parti présidentiel a toujours été aux commandes. Si depuis l’UMP a recadré son discours en affirmant aimer Internet, ces différentes lois successives ont très certainement contribué à réduire le capital sympathie du parti politique dès lors qu’on aborde des problématiques liées à l’environnement numérique.
Sur la question du logiciel libre en particulier, l’UMP avait été brocardée par l’April elle-même. Lors des débats sur la loi Hadopi 2, l’association avait dénoncé le comportement du gouvernement et de la majorité, dénonçant un acharnement contre le logiciel libre et le droit moral des développeurs souhaitant publier des codes sources et leur libre modification.
Déplorant un « acharnement aveugle« , l’April avait pointé du doigt l’incompréhension des politiques face à « la richesse et à la chance que le logiciel libre représente pour la France, sa compétitivité et son progrès social« . « Le gouvernement et la majorité démontrent ici qu’ils défendent des intérêts particuliers et un modèle économique et social dépassé » avait par la suite son délégué général.
Ces éléments sont autant d’explications possibles sur le décalage entre la gauche et la droite sur la question du logiciel libre. Cependant, cette situation n’a aucune raison de rester inchangée. D’abord parce que, à l’initiative de quelques parlementaires avec le rapport assez positif sur l’éthique du numérique, l’UMP a commencé une timide évolution sur ce sujet.
Ensuite, parce qu’il reste encore quelques jours pour contacter les candidats de droite et leur présenter les atouts du logiciel libre.
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