Qui l’eût cru ? Régulièrement attaqué par les ayants droit dans le cadre de la lutte contre le piratage, RapidShare semble désormais regarder avec envie le marché du téléchargement licite. Preuve en est, le site spécialisé dans l’hébergement de fichiers en tout genre a lancé la semaine dernière la version beta de sa boutique de téléchargements en ligne.
Sobrement baptisée RapidShare Shop, la plate-forme propose à l’heure actuelle une douzaine de jeux vidéo. Pour en acquérir un, il suffit de dépenser la monnaie virtuelle de RapidShare, les crédits Rapids. Pour l’heure, les prix vont de 99 à 199 Rapids (environ 1,19 à 2,29 euros) selon les fichiers. Selon le site Giga OM, le site web aimerait par la suite proposer d’autres contenus numériques, comme des films hollywoodiens.
RapidShare tient à rendre son service attractif en débarrassant l’utilisateur des étapes superflues : aucun logiciel à installer, pas d’inscription supplémentaire. Tout passe par le compte RapidShare et les crédits Rapids. « Au 21ème siècle, tout doit fonctionner aussi rapidement et aussi simplement que possible, même le shopping » clame l’entreprise sur son site.
La société compte également faire une place aux créateurs. Il sera prochainement permis de proposer son propre contenu numérique sur RapidShare Shop, indique le site web. Très populaire auprès des internautes, notamment en France grâce à Hadopi, la plate-forme spécialisée dans l’hébergement espère ainsi attirer les consommateurs tout en persuadant les ayants droit de soutenir un projet aussi inattendu.
La nouvelle orientation de RapidShare reste en tout cas très surprenante, dans la mesure où les relations de la société et les ayants droit n’ont jamais été bonnes. l’association américaine de l’industrie cinématographique (MPAA) considère ainsi RapidShare comme l’un des pires sites pirates au monde. Avec l’arrivée de RapidShare Shop, la société cherche peut-être à se refaire une virginité auprès des ayants droit.
À ce rythme, c’est à se demander si RapidShare ne va pas finir par postuler auprès de la Haute Autorité afin d’obtenir le label Offre Légale. L’hypothèse reste en tout cas plausible dans la mesure où ce label n’est pas réservé aux seules offres françaises. Si le logo concernera exclusivement les œuvres légales, il aura toutefois une portée symbolique forte aux yeux des internautes.
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