Couper l’accès à Internet dans un pays tout entier a un coût. L’ancien président égyptien Hosni Moubarack et deux de ses anciens ministres ont été condamnés samedi par le tribunal du Caire pour avoir « porté préjudice à l’économie » nationale en décidant de briser l’accès au net et aux communications mobiles en Egypte. Ils devront payer une amende de 540 millions de livres égyptiennes, soit 65 millions d’euros environ. Une somme qui n’a pas été décidée au hasard.
C’est le 28 janvier dernier que le gouvernement Moubarack, dans l’espoir vain de mater la rébellion et de conserver le pouvoir, avait décidé de couper Internet dans les principales villes du pays, puis sur l’ensemble du territoire. Le service avait été rétabli cinq jours plus tard sous la pression internationale. Or dès le lendemain, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) calculait que « les services bloqués représentent environ 3 % à 4 % du PIB, soit une perte de 18 millions de dollars (13 millions d’euros) par jour« .
L’ancien président égyptien et ses deux ministres devront donc rembourser de leur poche l’intégralité du préjudice estimé par l’OCDE. C’est l’ancien ministre de l’intérieur Habib el-Adli qui en paiera la plus grande part, puisqu’il est condamné à verser 300 millions de livres, contre 200 millions pour l’ex-président, et 40 millions pour l’ancien premier ministre Ahmad Nazif.
Cette décision est hautement symbolique. A l’occasion du forum eG8. La stratégie égyptienne, bien qu’inefficace, avait été suivie par la Libye, et par le Barhein. Ben Ali aussi, en son temps, avait coupé Internet en Tunisie.
En conclusion du G8, les chefs d’Etats et de gouvernements réunis à Deauville ont adopté une déclaration commune qui dit notamment que « en matière d’accès à l’Internet, la censure ou les restrictions arbitraires ou générales sont incompatibles avec les obligations internationales des États et tout à fait inacceptables« .
« L’Internet s’est imposé comme l’espace public de notre époque, comme un levier de développement économique et comme un instrument de liberté et d’émancipation politiques. Les libertés d’opinion, d’expression, d’information, de réunion et d’association doivent être sauvegardées sur l’Internet comme elles le sont ailleurs (…) De surcroît, elles entravent la croissance économique et le développement social« , déclare le G8. Les puissances mondiales s’engageaient aussi à « encourager l’utilisation de l’Internet comme instrument de promotion des droits de l’homme et de la participation démocratique dans le monde entier« .
Peut-être les prémisses de sanctions internationales en cas de coupure généralisé à l’accès à Internet.
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