L’ancien ministre du budget, Eric Woerth, était samedi soir l’invité de Laurent Ruquier dans son émission « On n’est pas couché« . L’occasion pour Woerth de redire toute sa haine du réseau et de la liberté d’expression qu’Internet offre à chacun.
« Sur Internet, avec la vitesse de propagation des choses, d’abord il y a tous les fous furieux qui parlent là dessus. Il y a un nombre de détraqués qui est assez colossal« , dit l’ancien porte-parole de l’UMP, sous l’approbation bienveillante d’Eric Naulleau. « Ca peut arriver à tout le monde. Votre voisin il peut écrire sur vous des trucs absolument odieux« , dénonce Eric Woerth, qui avait attaqué Mediapart et Internet dès le début de l’affaire Bettencourt.
Il poursuit : « Il y a en même temps des sites d’information très sérieux, mais ils vont très vite. Et vous n’avez pas la possibilité de répondre comme dans un journal où vous pouvez l’exiger« .
Ce qui n’est pas vrai. Presque tous les sites de presse proposent un espace pour commenter les articles – là où s’expriment les « fous furieux » et autres « détraqués » qui sont en fait les Français. Le journal en ligne a de plus toujours la possibilité de corriger son article dans une mise à jour que ne permet pas la presse imprimée sur support papier – ce qui est une pratique réelle de la plupart des publications en ligne, et beaucoup plus protectrice. Enfin, l’article 6 IV de la loi pour la confiance dans l’économie numérique prévient que « toute personne nommée ou désignée dans un service de communication au public en ligne dispose d’un droit de réponse, sans préjudice des demandes de correction ou de suppression du message qu’elle peut adresser au service« .
En revanche, Eric Woerth a raison de s’inquiéter de la question du droit à l’oubli. « Il n’y a pas de droit à l’oubli. Si vous allez cliquer sur Google ou je ne sais pas quoi, en cherchant votre nom, probablement 10 ans après vous aurez toujours les mêmes articles et les mêmes trucs, même si c’était faux« , redoute-t-il. Il s’agit là d’une vraie question, qui reste un échec du gouvernement. Elle n’a fait l’objet d’aucune évocation à l’e-G8. Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet s’était saisie de la question, en organisant une conférence sur le droit à l’oubli numérique, la montagne avait accouché d’une souris : une charte signée ni par Google ni par Facebook, et qui excluait de toute façon toute information publiée par des tiers.
(merci à Niko_GL pour la vidéo)
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