A la fin du mois dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) rendait un avis surprenant qui interdit au chaînes de télévision de citer explicitement Twitter et Facebook pour faire la promotion des pages et comptes de leurs émissions. Participant à créer une barrière artificielle entre télévision et internet, l’avis a en plus été interprété de manière très extensive par les chaînes, qui y ont vu une interdiction générale d’évoquer Twitter ou Facebook sur leurs antennes, même à titre d’information.
La situation est ridicule en soi, mais elle l’est plus encore dans le traitement que réservent aujourd’hui les chaînes à l’affaire Strauss-Khan. C’est ce lundi la première fois depuis le fameux « dimanche de New-York » que s’applique à grande échelle l’avis du CSA, dans la couverture du procès de DSK. Comme les premiers jours, Twitter est une source d’information première des chaînes de télévision, qui n’ont pas le droit de filmer à l’intérieur du tribunal, ni de tendre des micros ou des téléphones portables. Mais sur BFM TV, ce lundi, l’ordre du CSA est suivi à la lettre. Jusqu’à l’excès.
La chaîne, qui avait répété à l’envi le mot « Twitter » lors des premières audiences de demande de remise en liberté de DSK, ne le prononce plus du tout. Mais elle continue de lire Twitter, et d’en citer les informations à l’antenne. Téléphone portable à la main, pour bien faire comprendre au téléspectateur que l’information vient du réseau dont on ne saurait dire le nom (un artifice visuel dont se passe carrément iTélé, dont les journalistes ont l’ordre de ne pas utiliser Twitter).
Mais l’avis du CSA n’empêche pas de dire le nom des utilisateurs qui s’expriment sur Twitter. Ce que les journalistes appellent d’ordinaire « citer ses sources ».
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