À défaut d’être champions du monde dans le piratage de musique, les Français sont bien partis pour être champions d’Europe dans le piratage de logiciels. C’est en tout cas ce qu’affirme Jean-Sébastien Mariez, porte-parole de la Business Software Alliance. Selon l’association d’éditeurs de logiciels propriétaires, la France affiche l’un des taux de piratage les plus forts en Europe.
« Avec un taux de 39 % des logiciels illicites installés en 2010, c’est l’équivalent de 1,9 milliard d’euros qui échappe à l’écosystème de logiciels français. La France affiche l’un des plus forts taux de piratage d’Europe occidentale. La contrefaçon est criminogène car elle présente des risques pour l’utilisateur » a expliqué le responsable, dans un entretien accordé aux Échos.
Le porte-parole de la BSA reprend ainsi les conclusions de l’étude pour l’année 2010, à la méthodologie contestable et contestée, menée en collaboration avec le cabinet d’analyse IDC. D’après le groupement d’éditeurs, qui compte Adobe, Apple, Microsoft, Symantec et McAfee parmi ses membres, le piratage des logiciels commerciaux est particulièrement vif dans l’Hexagone.
‘Un tiers des logiciels contrefaisants comportent du code » malfaisant « , qui favorise l’intrusion et la captation de données. Et la moitié de ces contrefaçons risque simplement de ne pas fonctionner ou de » faire planter » l’ordinateur » poursuit Jean-Sébastien Mariez, qui considère qu’il « faudrait des sanctions plus dissuasives » avec « une politique de répression plus rigoureuse« .
Si la méthodologie de la BSA pour mesurer le taux de piratage dans le monde est critiquée, il faut toutefois signaler que la situation en France s’améliore. Selon les propres mesures du Business Software Alliance, le piratage des logiciels en France connait un certain recul. Entre 2005 et 2010, c’est une baisse de 7 points qui est constatée, et cela malgré la récession économique mondiale.
Les Français sont-ils devenus vertueux ? La répression contre le piratage serait-elle efficace ? À moins que le logiciel libre n’y soit pour quelque-chose…
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