Il fallait bien trouver un bouc émissaire, et le jeu vidéo était le coupable tout désigné. En Norvège, suite aux attentats qui ont secoué toute la population, la chaîne de magasins Coop Norway a décidé de retirer des rayons rien moins que 51 jeux, dont certains continuent de croire qu’ils ont pu être à l’origine des motivations macabres du tueur. Parmi les titres retirés figurent World of Wacraft, auquel Anders Behring Breivik avait beaucoup joué, ainsi que Call of Duty : Modern Warfare 2 sur lequel il s’était prétendument entraîné à tirer. D’autres sont simplement retirés pour être jugés trop réalistes dans leur violence, comme Homefront, Sniper Ghost Warrior ou Counter-Strike Source.
Pourtant, comme nous l’avions longuement expliqué, Breivik n’a que très (très !) peu cité les jeux vidéo dans son manifeste de 1500 pages. Il l’a fait essentiellement pour expliquer que son addiction à World of Wacraft était simulée, de façon à justifier le temps passé devant son ordinateur pour réaliser les préparatifs de ses tueries. Et pour expliquer que Modern Warfare n’était pas suffisant pour s’entraîner, et qu’il fallait un entraînement réel et pas seulement virtuel.
Par ailleurs, les études ne manquent pas pour expliquer que les jeux vidéo violents n’encouragent pas à la violence, voire qu’ils contribuent à la canaliser.
Depuis longtemps des chercheurs se sont se sont penchés sur la question, publiant de nombreuses études en Europe et en Amérique du Nord, qui contredisent les poncifs encore relayés récemment par Nadine Morano. En avril dernier, encore, une étude synthétique concluait que « les jeux vidéo violents conduisent à une diminution de la délinquance violente« .
Cependant l’essentiel pour les revendeurs n’est pas de paraître juste, mais simplement de paraître faire quelque chose. Or ce qui serait juste, en matière de jeux vidéo, serait de ne rien faire.
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