En mai 2010, un service en ligne avait créé une certains panique en permettant l’envoi de faux avertissements de l’Hadopi par e-mail. Il s’agissait alors d’un service « humoristique », sans aucune mauvaise intention de la part de son auteur. Le mail envoyé ne contenait aucun lien à cliquer et ne pouvait donc porter préjudice qu’à l’Hadopi elle-même. En août 2010, à l’aube de l’envoi officiel des premiers e-mails d’avertissements, la Haute Autorité s’était inquiétée de l’envoi de faux mails.
« On s’y attendait, c’est classique de l’internet. Des escrocs essayent d’en profiter en faisant circuler des spams et fichiers qui demandent de l’argent« , avait expliqué Eric Walter, le secrétaire général de l’Hadopi. Il précisait alors que « les mails de recommandation de la Hadopi seront simples et nominatifs alors que les spams n’ont pas le nom de l’usager », et que « en aucun cas, ils ne demanderont de données personnelles ou bancaires, ni ne nécessiteront une quelconque connexion sur une plate-forme dite ‘sécurisée’ avec carte bancaire et mot de passe« .
Or le problème semble refaire surface. Selon plusieurs témoignages, dont un relayé par PC Inpact, un mail qui a tous les traits du courrier officiel de l’Hadopi (mais qui n’est pas nominatif), tente de faire croire à la victime qu’elle a été prise par les radars de la Haute Autorité. Il propose alors à l’abonné de « vérifier le rapport détaillé de l’utilisation de votre ligne ADSL », en cliquant sur un lien qui le dirige vers un site qui a tout l’air du vrai site de l’Hadopi. Mais celui-ci, après avoir demandé une confirmation du « numéro de dossier » et du « code d’accès » (pour renforcer la crédibilité), demande à l’abonné d’envoyer deux SMS. Qu’on devine surtaxés.
Les arnaqueurs ont peut-être flairé le bon coup en découvrant, dans le bilan annuel de l’Hadopi, que 76 % des abonnés qui contactent l’Hadopi veulent connaître le détail des œuvres qu’ils sont accusés d’avoir téléchargé illégalement. La loi interdit à la Haute Autorité de communiquer cette information au sein du mail, et « c’est sans doute la disposition qui suscite le plus d’incompréhension de la part des usagers« , regrettait l’autorité administrative. Avec ce mail, les arnaqueurs jouent sur le désir d’information des abonnés, qui en principe doivent appeler l’Hadopi et demander à recevoir le détail des œuvres par courrier postal.
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