La riposte des Français aux incursions américaines dans le marché du livre électronique se prépare. Une initiative conduite par Orange, SFR, une trentaine de libraires indépendants et quelques éditeurs vise à remettre les acteurs nationaux sur les rails. Un test va démarrer la semaine prochaine et le projet devrait être financé par une partie du grand emprunt.

Le marché du livre électronique en France est-il condamné à se retrouver sous la domination de quelques acteurs américains ? Tandis qu’Apple et Amazon marquent des points décisifs dans ce domaine, par l’entremise de l’iPad pour l’un et du Kindle pour l’autre, deux opérateurs français, une trentaine de libraires indépendants et des éditeurs veulent organiser une parade tricolore. Et pour cela, ils songent à miser sur le grand emprunt.

Concurrencer les Américains

une information obtenue par l’Express, un test grandeur nature d’un coût de 5 millions d’euros doit permettre d’évaluer la distribution numérique couplée à la distribution dans des boutiques physiques. Objectif ? Permettre aux clients de « choisir un livre sous sa forme papier et / ou numérique dans nos boutiques » explique le président du syndicat de la librairie française, Matthieu de Montchalin.

Les consommateurs pourront retrouver un ouvrage sur leur téléphone mobile, sur leur tablette ou sur une liseuse électronique, en donnant par exemple un numéro de téléphone. « Pour les libraires et les opérateurs de téléphonie, il s’agit d’une opportunité très forte de créer une alternative crédible européenne face aux américains Amazon et Apple » estime le président du syndicat.

Deezer et Spotify en exemple

Concrètement, le système ressemblera aux plates-formes musicales comme Deezer ou Spotify. Le lecteur se connectera au service et pourra accéder aux ouvrages via le réseau. Le stockage se fera à distance, permettant à l’usager d’y accéder depuis n’importe quel terminal. Un système d’accès en mode hors connexion est également envisagé, afin de ne pas empêcher la lecture même quand l’utilisateur est déconnecté.

« Nous voulons assurer aux lecteurs qu’il pourront lire un livre numérique sur n’importe quel terminal, toujours accessible et qu’il pourra le retrouver même s’il change d’opérateurs de télécommunications » a commenté David Lacombled, directeur délégué à la stratégie des contenus chez Orange. Le test programmé le 18 octobre prochain vise justement à tester certaines caractéristiques du projet.

La question du financement

Reste enfin la question du financement d’un tel projet, dont le lancement opérationnel est programmé pour le premier semestre 2012. L’appel aux investissements d’avenir est envisagé. Selon l’Express, « plusieurs réunions se sont déjà déroulées ces derniers mois autour de groupes de travail pour résoudre les questions juridiques et commerciales liées à une telle offre« .

Dans le cadre du grand emprunt, 4,5 milliards d’euros ont été mobilisés pour le développement de l’économie numérique. Sur cette somme, près de 2,25 milliards d’euros ont été réservés aux « usages, services et contenus numériques innovants« . Cela couvre à la fois le « développement des nouveaux usages du numérique » et la « numérisation« . Des points qui couvrent le projet voulu par Orange, SFR, les libraires et les éditeurs.

Les prémisses du « droit de lecture » ?

La présence d’Orange dans ce projet et les premières caractéristiques du projet rapporté par l’Express nous rappellent les propos de Christine Albanel, ancienne ministre de la culture et actuelle directrice de la stratégie des contenus chez Orange. En début de semaine, elle a en effet évoqué un « droit de lecture » pour lequel il faudra payer pour en bénéficier.

« Dans le modèle sur lequel nous travaillons en ce moment […] il y a l’idée d’essayer d’intégrer les libraires. […]. Sachant que finalement vous achetez un droit de lecture, France Télécom Orange étant un tiers de confiance, étant celui qui va gérer votre droit de lecture. […] Et là je trouve que l’opérateur est complètement dans son rôle » avait-elle esquissé.

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