Alors que Facebook est souvent soupçonné de ne pas protéger les données personnelles de ses membres et de les exploiter, il semblerait que le réseau ait franchi une nouvelle étape en stockant également des données sur les internautes n’ayant pas de compte. Il serait en capacité de recouper ces informations pour créer des « Shadow Profiles » complets sur elles.

La réputation de Facebook en matière de protection des données personnelles n’est plus à faire et le réseau social passe beaucoup de temps à éteindre les incendies qu’il a lui même allumés. Mais les utilisateurs en sont de plus en plus conscients et ceux qui refusent de s’y inscrire pour ces raisons sont de plus en plus nombreux.

Seulement, il semblerait que refuser d’être sur Facebook ne suffise plus à empêcher le géant de collecter des informations sur les internautes. Max Schrems de Europe VS Facebook a déposé plusieurs plaintes contre les méthodes de collecte de données utilisées par le réseau. L’une d’entre elles est particulièrement intéressante.

Elle introduit le concept de « Shadow Profile » (des profils ombres, ou fantômes). Selon Schrems, Facebook utilise plusieurs fonctions pour rassembler des données sur les internautes qui n’utilisent pas encore le réseau en se basant sur les actions de ses membres. Par exemple, Facebook stockerait le nom et le numéro de téléphones des « non-membres » lorsque les membres synchronisent leur répertoire via l’application mobile, utiliserait les informations personnelles des e-mails lors de l’invitation de son carnet d’adresses et enregistrerait les recherches d’individus non présents sur le réseau effectuées dans son moteur de recherche.

En recoupant ces données, Facebook serait en capacité de créer des profils rassemblant plusieurs informations sans le consentement des personnes concernées et de créer des liens entre elles. Déjà accusé de surveiller la navigation de ses membres même en dehors du réseau, et même déconnectés, Facebook aurait franchi une nouvelle étape.

Si c’était avéré, Facebook aurait non seulement une réputation encore plus entachée, mais surtout des comptes à rendre y compris à un niveau pénal. Sauf dans des cas strictement limités par la loi, il est strictement interdit de recueillir des données personnelles sans le consentement des individus, et d’établir ainsi des profils. Nul doute que si les arguments développés par Max Schrems sont jugés suffisamment sérieux, la CNIL n’hésitera pas à ouvrir une enquête.

Affaire à suivre.

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