L’UFC-Que Choisir a annoncé cette semaine avoir porté plainte contre quatre éditeurs et trois distributeurs pour des « pratiques commerciales trompeuses« . L’association considère que l’industrie du jeu vidéo, et en particulier les entreprises ciblées par l’action en justice, ne fournit pas une information correcte et visible sur certaines pratiques, comme les clés d’activation à usage unique ou l’obligation d’avoir une connexion.
La procédure judiciaire initiée par l’UFC-Que Choisir contre certains éditeurs et distributeurs a sans surprise fait réagir le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), qui défend notamment les intérêts des trois studios ciblés par l’association, à savoir THQ, Codemasters et Warner Interactive. Dans un entretien accordé à Challenges, le président du SELL a remis en cause les fondements de la plainte.
Pas plus de bugs qu’avant
Sur la méthodologie tout d’abord, le SELL « dénonce la pertinence méthodologique de cette étude. Il ne s’agit pas d’une étude panélisée, mais d’un appel à témoin qui n’a aucune valeur statistique« . Le syndicat relève d’ailleurs qu’une partie conséquente des sondés (38 %) ne parviennent pas à déterminer la plate-forme de jeu concernée, ce qui démontre une enquête fourre-tout mélangeant l’univers PC et le monde des consoles.
En ce qui concerne les bugs, pas question de jeter la pierre sur les éditeurs qui « font un gros travail pour gérer les bugs« , affirme le SELL, même si ce dernier ne peut évidemment pas affirmer qu’il en a moins qu’avant. Mais cela n’est pas l’essentiel, au final. Un jeu vraiment truffé de problèmes serait de toute façon immédiatement sanctionné par la communauté.
« Les éditeurs ne peuvent se permettre de délivrer un jeu qui déçoit. C’est pourquoi ils multiplient notamment les tests en version beta » ajoute le SELL. C’est en partie vrai. De plus en plus de studios lancent des phases beta plus ou moins étendues pour réduire le nombre de dysfonctionnements. Mais cela ne permet pas toujours au jeu d’être au point.
Il suffit de prendre un jeu très populaire pour s’en convaincre. World of Warcraft a ainsi reçu la semaine dernière un nouveau patch, estampillé 4.3. Malgré une phase beta assez longue, l’éditeur a dû publier plusieurs correctifs ces derniers jours sur les serveurs officiels pour résoudre des problèmes signalés par les joueurs. Et World of Warcraft bénéficie pourtant de la puissance de feu d’Activision-Blizzard.
La durée de vie et le piratage
Le patron du SELL a également épinglé les critiques de joueurs qui estiment que les jeux sont plus rapides à finir qu’autrefois. « Tout est relatif » se défend James Rebours. « Un gamer mettra sans doute beaucoup moins de temps à aller au bout de l’aventure qu’un novice. Cette critique relève davantage du ressenti que du factuel« , d’autant que « les jeux procurent davantage d’expérience qu’avant« .
L’une des critiques récentes à ce sujet concerne Battlefield 3. S’il est vrai que l’intérêt de ce jeu réside essentiellement dans son mode multijoueur, force est de constater que beaucoup de joueurs ont déploré le faible niveau du mode solo. Deux critiques reviennent régulièrement : la campagne est trop brève et les actions du joueur sont trop scriptées, empêchant une véritable liberté d’action et de choix.
Le SELL refuse enfin l’accusation laissant entendre que l’industrie du jeu vidéo veut tuer le marché de l’occasion. Si les jeux sont bardés de DRM, c’est la faute au piratage puisque le phénomène oblige les studios et les éditeurs à trouver de nouvelles parades, même si malheureusement cela peut affecter le joueur qui a acheté légalement un jeu dans le commerce.
« Aujourd’hui, sur l’ensemble des solutions pour lutter contre les actes de piratage, c’est l’activation online qui marche le mieux. […] Si cela a un impact sur le marché de l’occasion, ce n’est pas une volonté délibérée« . Autrement dit, le marché de l’occasion n’est pas tué par l’industrie du jeu vidéo, mais par les pirates qui n’achètent plus de jeux.
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