Depuis dimanche, le site du Sénat est sous le coup d’une attaque de déni de service de grande ampleur, qui le rend difficilement accessible par les internautes. Une attaque probablement liée au projet de loi contre la négation des génocides, qui a déjà donné lieu à d’autres attaques ciblées sur Internet.

« Le père Noël nous a gâté et nous subissons au Sénat une attaque par déni de service depuis dimanche matin 7h heure locale« . C’est par ces mots que Charles Delorme, responsable de la sécurité du système d’information du Sénat, a annoncé sur la liste FRnOG que le site de la chambre haute du Parlement était victime d’une attaque.

Elle est très probablement liée à la polémique qui entoure l’adoption, pourtant à l’Assemblée Nationale, du texte de pénalisation de la négation des génocides. Son auteur, la députée Valérie Boyer, a elle-même vu son site hacké par des pirates turcs ou se revendiquant comme tels. Le site de l’Assemblée Nationale, lui, ne semble souffrir d’aucun ralentissement.

« La très grosse majorité des paquets est en udp/80 à destination de nos deux liens, completel (213.30.147.224/27) et global crossing (217.156.140.224/27) et aussi un peu en udp/53« , précise l’ingénieur sur la liste dédiée aux professionnels des télécoms français. Pour le moment, aucune source de l’attaque n’a été déterminée. « Nous tentons d’établir une liste d’adresses sources mais vous vous doutez qu’elle varie beaucoup« , explique Charles Delorme.

Le Sénat n’a pas seulement communiqué pour se plaindre ou partager son lendemain de réveillon difficile, mais aussi et surtout pour solliciter l’aide des opérateurs télécoms. Il demande aux FAI qui veulent bien collaborer de bloquer le trafic en UDP/80 (différent des visites naturelles) dirigé vers les IP du site du Sénat. « Ceci nous permettrait de respirer un peu« , explique-t-il. L’administrateur demande également aux participants leurs idées pour lutter contre l’attaque.

Voilà de quoi donner du grain à moudre à la députée Muriel Marland-Militello, qui a présenté en mai dernier une proposition de loi visant à lutter contre les attaques DDOS, sur le modèle de l’Hadopi. Son texte, évidemment idéaliste et inapplicable, propose de rendre « passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende le fait d’entraver ou de fausser le fonctionnement d’un site Internet » de l’administration. Il propose, par ailleurs, de suspendre pendant deux ans l’accès à internet du hacker.

« De telles attaques constituent des atteintes envers notre République et ces principes fondamentaux et partant, doivent être sévèrement réprimées« , avait-elle défendu.

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