Il aura fallu un an de préparation pour mener à bien cette opération. Jeudi, le FBI et la police néo-zélandaise ont procédé à l’arrestation de plusieurs responsables de MegaUpload. L’empire monté par Kim Dotcom il y a maintenant six ans s’est alors effondré comme un château de cartes. Les noms de domaine et les serveurs ont été saisis, mettant ainsi fin à la carrière d’un des sites les plus fréquentés au monde.
Dans le feu de l’action, la fermeture de MegaUpload n’a pas uniquement rendu les fichiers protégés par le droit d’auteur inaccessibles. Des contenus légaux, déposés sur les serveurs de l’hébergeur, sont devenus aussi soudainement indisponibles. Car en effet, si beaucoup fréquentaient MegaUpload pour récupérer des données piratées, d’autres utilisaient la plate-forme dans un cadre strictement légal.
La question est désormais de savoir si ces utilisateurs pourront un jour récupérer leurs fichiers. Car tous ne se rendaient pas sur MegaUpload pour récupérer le dernier DivX à la mode. Plusieurs particuliers et entreprises avaient une utilisation tout à fait licite du service de stockage à distance. Et il ne serait pas surprenant d’apprendre que des abonnements aient été pris par ces clients respectueux du droit d’auteur.
Contacté par PC Inpact, le directeur technique de MegaUpload s’est efforcé de rassurer les utilisateurs suite à l’opération surprise du FBI et du département de la justice américain. Assurant que la première priorité de la plate-forme est de « rétablir le service à nos utilisateurs et entreprises qui s’en servent quotidiennement à des fins légales« , Emmanuel Gadaix a toutefois reconnu que le flou est total sur l’avenir de ces données.
Comme tout service qui se respecte, MegaUpload avait prévu des sauvegardes de manière à ce que chaque fichier se retrouve sur plusieurs serveurs. Mais dans la mesure où toute l’infrastructure a été mise à terre par les autorités américaines, impossible de savoir s’il sera possible de remettre la main dessus. Et on doute que les États-Unis remettent partiellement en route la plate-forme pour contenter les utilisateurs lésés.
Ces derniers pourraient toutefois rapidement se faire entendre si rien n’est fait pour leur permettre de récupérer leurs archives personnelles et des actions judiciaires, comme des recours collectifs, pourraient peut-être voir le jour. En attendant, quelques voix ont commencé à se manifester pour demander aux autorités américaines qu’elles rendent les contenus privés stockés sur MegaUpload.
C’est notamment le cas de l’association de consommateurs Facua. Dans un article publié vendredi, l’organisation espagnole s’agace de voir que les intérêts des particuliers se retrouvent sacrifiés au nom de la protection de la propriété intellectuelle, de la défense de l’industrie du divertissement et de la lutte contre le piratage et la contrefaçon.
De son côté, le Wall Street Journal rapporte qu’un avocat espagnol, Carlos Sánchez Almeida, envisage de porter plainte contre les autorités américaines et plus particulièrement contre le FBI. Il recommande ainsi aux utilisateurs de rassembler des informations sur les fichiers légaux qui pourraient être perdus suite à la fermeture de MegaUpload, en préparation d’une action en justice.
Reste désormais à savoir si les initiatives espagnoles inspireront d’autres organismes et avocats à réagir et inciteront les utilisateurs à se manifester.
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