Xavier Niel, le fondateur et grand patron de l’opérateur Free, était auditionné mercredi matin par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale. L’occasion pour l’homme d’affaires de défendre Free Mobile face aux multiples accusations dont il est l’objet, et de tacler Bouygues Télécom qui était au centre de ses tacles les plus appuyés (« Nous n’avons des problèmes d’interconnexion des SMS/MMS qu’avec Bouygues Télécom. Si ça n’est pas résolu ce matin, il faudra se poser des questions sur la qualité de leurs techniciens« ). Au contraire, Xavier Niel a largement épargné son partenaire Orange dont il a même vanté les mérites et leur collaboration historique.
Le patron de Free, qui n’a pas voulu dévoiler le chiffre exact des abonnés à Free Mobile (« plusieurs centaines de milliers« ) a ainsi répondu aux principales critiques entendues :
- Sur l’emploi (souvenons-nous du chantage à l’emploi de Bouygues Télécom) : « Depuis l’attribution de la quatrième licence 3G, il n’y a plus de baisse d’emploi dans les télécoms (…) L’impact de Free Mobile sur l’emploi sera positif, puisque les opérateurs seront obligés d’embaucher (pour rivaliser)« . Le patron de Free a aussi expliqué que sa société avait recruté dans ses centres d’appels des agents qui avaient été licenciés suite aux externalisations opérées par certains concurrents ;
- Sur l’image « low cost » de Free : « Free n’est pas une entreprise low-cost, on est une entreprise raisonnable à bas coût« , a insisté Xavier Niel, en soulignant l’effrondrement du prix des forfaits illimités depuis que les opérateurs anticipent l’arrivée de Free Mobile sur le marché. « Quand on était à 178 euros pour un forfait illimité, il y avait peut-être un petit problème ». Il a également rappelé que Free prélève environ 30 centimes de dividendes reversés aux actionnaires par mois d’abonné, en estimant que si France Télécom ne distribuait plus de dividendes, il pourrait « baisser ses prix de 50 à 60 % » sur le mobile ;
- Sur la qualité et la couverture du réseau : « C’est vrai que dans Paris intramuros, nous avons très peu d’antennes. Ce sont des procédures extrêmement longues« , a-t-il reconnu, en expliquant qu’il se reposait alors sur le réseau d’Orange pour l’itinérance. Mais qu’en ravanche, toutes les grandes et moyennes villes sont équipées de relais Free. Il accuse ses concurrents de diffamer Free Mobile pour créer un bruit de fond négatif. « Ils inventent des choses pour discréter Free, parce qu’ils ont rien de factuel« , a-t-il affirmé. Il a au passage taclé Bouygues Télécom qui a envoyé des huissiers contrôler des antennes en Bretagne. « Je suis content, on enrichit les huissiers« , a ironisé Xavier Niel. Il a par ailleurs insisté sur le fait que Free était dans une stratégie d’investissement (environ 37 % du chiffre d’affaires réinvesti chaque année), et que l’objectif était de posséder le plus vite possible son propre réseau pour ne plus dépendre d’Orange. « Louer notre réseau à Orange, ça n’est pas un modèle viable. Ce qui est viable, c’est de détenir notre réseau », a-t-il expliqué. Il veut arriver rapidement à l’objectif d’une couverture « significativement au dessus de 90 % de la population » (il en fallait 27 % pour démarrer). « On met tout en œuvre pour être très en avance » sur le calendrier qui fixe l’obligation d’une telle couverture quasi intégrale pour 2018.
- Sur les retards de livraison des cartes SIM et de portabilité : « C’est vrai, nous avons eu des retards sur les abonnés dans les cas de portabilité« , a-t-il reconnu. Mais il met la faute sur le GIE qui gère les demandes de transfert de ligne d’un opérateur à un autre, en l’accusant implicitement de faire traîner les choses pour égratiner l’image du nouvel entrant. « On nous annonce 80 000 portabilités traitées par jour à la fin de la semaine. Ca ne va pas assez vite« , a-t-il critiqué. Il explique également que la vente de téléphones est pour le moment bloquée, tant que les problèmes de portabilité ne seront pas résolus. Xavier Niel a aussi dit qu’ils avaient été dépassés par l’enthousiasme suscité, avec 3 à 4 millions de demandes d’information reçues dès le premier jour de lancement.
A lire aussi : notre bilan de Free Mobile après 15 jours.
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