Face au piratage et à la contrefaçon, l’administration américaine garde le cap. Au cours de son discours sur l’état de l’Union, Barack Obama a réaffirmé son attachement à la défense de la propriété intellectuelle et a annoncé dans la foulée la création d’une unité chargée de veiller à la bonne marche du commerce, ce qui inclut notamment la lutte contre le piratage en ligne.
« J’irai n’importe où dans le monde pour ouvrir de nouveaux marchés aux produits américains. Et je ne resterai pas immobile lorsque nos compétiteurs ne respecteront pas les règles du jeu. […] Il n’est pas juste qu’un autre pays permet à nos films, notre musique et nos logiciels d’être piratés » a-t-il déclaré dans des propos rapportés par IP Watch, en citant à plusieurs reprises le cas de la Chine.
La Chine est considérée depuis longtemps par les Etats-Unis comme un foyer majeur du piratage et de la contrefaçon de biens manufacturés. Depuis son entrée au sein de l’Organisation mondiale du commerce fin 2001, le pays s’emploie à donner des gages de bonne volonté en fermant des ateliers clandestins par centaines et en mobilisant pas moins d’un million d’agents à travers le pays.
La coopération entre les Etats-Unis et la Chine sur le dossier de la propriété intellectuelle est toutefois loin d’être un long fleuve tranquille. En 2007, la première puissance économique du monde avait déposé deux plaintes auprès de l’OMC contre la Chine pour non respect du droit d’auteur et pour la présence de barrières protectionnistes freinant l’importation de produits culturels.
La création d’une unité spécialisée dans la protection du commerce est le signe que les USA sont confrontés à une concurrence de plus en plus forte de la Chine, notamment dans des secteurs très porteurs comme les téléphones mobiles. Si les fabricants chinois ZTE ou Huawei ne sont pas encore capables de rivaliser de front avec des firmes comme Samsung, Nokia ou Apple, ils gagnent du terrain.
En creux, il apparaît que cette unité s’occupera également du piratage sur Internet et pas uniquement de la contrefaçon de biens manufacturés. L’administration Obama prouve ainsi qu’elle est toujours déterminée à contrer ce phénomène, et la récente fermeture de MegaUpload le prouve. Au cours de cette opération, le FBI et le département de la justice ont en effet été en première ligne.
Cela étant, l’administration Obama ne tient pas à ce que la lutte contre le piratage et la contrefaçon affecte la liberté d’expression et la capacité d’innovation des sociétés du pays. C’est ainsi que sur les projets de loi PIPA et SOPA, l’équipe du président a répondu à deux pétitions en expliquant que l’instauration de nouvelles lois doit se faire en prenant en compte d’autres aspects que la seule propriété intellectuelle.
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