Lorsque le droit d’auteur empêche la création, alors qu’il avait été inventé pour l’encourager, le droit d’auteur garde-t-il toute sa légitimité ? Nul doute qu’Universal Music n’osera jamais soulever cette question, même si la maison de disques devient elle-même victime de l’extrémisme imbécile auquel aboutit l’application la plus stricte des règles de protection des droits de propriété intellectuelle.
Universal Music devait sortir ce mardi l’album Careless World de Tyga. Mais au dernier moment, la filiale de Vivendi a contacté tous les distributeurs pour leur demander de tout annuler et de retourner l’ensemble des exemplaires à la maison de disques. Pourquoi ? Parce qu’une des chansons de l’album avait l’audace d’utiliser en fond sonore un extrait du célébrissime discours de Martin Luther King, « I Have A Dream », sans l’autorisation des descendants du pasteur.
Près de 50 ans après qu’il ait été prononcé, alors qu’il fait partie pour beaucoup du bien commun de l’histoire de l’humanité, I Have A Dream reste au sens juridique une œuvre protégée par les droits d’auteur, que ses héritiers entendent monétiser jusqu’au dernier souffle du copyright, qui doit expirer en 2059. La justice américaine leur a reconnu en 1999 le droit de faire payer une licence pour toute exploitation du discours de Martin Luther King (gageons que s’il l’avait écrit en 2012, Martin Luther King aurait mis son discours sous une licence libre, pour assurer sa plus large diffusion possible…).
En bon père-fouettard du droit d’auteur, Universal Music ne pouvait que s’incliner. La maison de disques a tout de même sorti l’album lundi sur iTunes, mais selon Dajaz1 la chanson a été amputée de l’extrait du discours de Martin Luther King.
(illustration : Wikipedia)
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