Le principe du partage non-marchand sur Internet gagne la classe politique suédoise. Interrogé par la chaîne de télévision Sveriges Television (SVT), le nouveau président du Parti de gauche (Vänsterpartiet), Jonas Sjöstedt, a marqué son désaccord à l’égard de la traque des internautes au nom du droit d’auteur. Selon lui, les usages personnels ne doivent pas être stigmatisés.
« Nous pensons que nous devons trouver de nouvelles manières de protéger le copyright sans traquer les internautes partageant des fichiers sur Internet. Nous ne croyons pas que cela soit viable de cette manière. Nous ne pensons pas qu’il soit possible de criminaliser le téléchargement pour un usage personnel » a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par Active Politic.
Mais qu’est-ce qu’un partage non-marchand, au juste ? Il s’agit d’un échange qui n’aboutit à aucun revenu direct ou indirect, aussi bien pour l’émetteur que pour le récepteur. Aucun paiement, aucune recette publicitaire, aucun troc ne doit s’inviter dans le partage entre individus. En France, des politiques de premier plan comme Eva Joly ou François Bayrou ont évoqué le partage non-marchand.
La position du chef du Vänsterpartiet, qui compte 19 députés, qui s’oppose notamment à l’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), rappelle que la Suède fait figure d’exception sur les sujets ayant trait au téléchargement. Lors des élections européennes de 2009, le Parti pirate local a réussi obtenir 7,1 % des suffrages lui permettant d’envoyer deux représentants au Parlement à Strasbourg.
Ce succès électoral a bien évidemment été porté par la condamnation très médiatisée des administrateurs de The Pirate Bay en première instance par un tribunal suédois. Les péripéties judiciaires du portail de liens BitTorrent ont en effet contribué à cliver un peu plus les positions autour d’un droit d’auteur que d’aucuns jugent aujourd’hui trop exclusif et rigide.
Plus récemment, et aussi insolite que celui puisse paraître, l’administration suédoise a donné son feu vert à l’Église du Kopimism reconnaissant ainsi son statut de religion. Selon les adeptes du kopimism, estimés à un petit millier, la copie numérique et le partage de l’information sont des actes sacrés.
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