On ne peut pas dire que les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy aient suscité l’enthousiasme des géants du net, et en particulier de Google. Le chef de l’État a en effet renouvelé mercredi son intention de taxer les principales entreprises du secteur informatique qui « réalisent un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros en France sans contribuer à l’impôt« . Prélèvement auquel Google n’échapperait pas.
La firme de Mountain View a donc tenu défendre sa position et rappeler sa contribution au développement économique et à l’emploi. « Internet a contribué à hauteur de 3,2 % (60 milliards d’euros) au PIB de la France en 2009 et pourrait atteindre 5,5 % (130 milliards d’euros) du PIB en 2015 et permettre la création de 450 000 emplois d’ici là » a souligné un porte-parole, en citant l’étude (.pdf) menée par le cabinet McKinsey en 2011.
Pour Google, cela « offre une formidable opportunité pour la croissance » en France. Il est donc primordial de la favoriser au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues. « Cette contribution positive a de meilleures chances de se réaliser dans un environnement favorable à l’écosystème du web en France et aux investissements dans ce secteur« . Comprendre : dans un monde où les prélèvements obligatoires sont (très) rares.
La position du géant américain n’est ni nouvelle ni surprenante. Lors de son passage à Paris en décembre, Eric Schmidt a fait savoir que son groupe participera aux finances publiques françaises si le législateur le décide. Mais il avait immédiatement précisé qu’il était plus intéressant pour la France de créer des emplois plutôt que d’imaginer de nouvelles taxes.
Les parlementaires seront-ils sensibles aux arguments de la firme de Mountain View, à une époque où le déficit public de la France se creuse et la dette publique atteint des sommets ? Rien n’est moins sûr. L’idée de taxer la publicité en ligne circule depuis un moment dans les couloirs du parlement. Le premier projet de « taxe Google » a été présenté en septembre 2010.
Un effet pervers était toutefois apparu : la taxe allait surtout gêner les acteurs français alors qu’elle a été pensée à l’origine pour cibler les grandes entreprises étrangères. En fin de compte, la taxe a été rejetée au cours des débats survenus l’été dernier.
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