Harry Potter promet de rester un cas d’école difficile à imiter pour la plupart des éditeurs qui ne connaissent pas une telle attente de la part des lecteurs, mais qui reste très intéressant à analyser pour le marché du livre électronique et son avenir.
L’auteur de la saga, JK Rowling, s’était longtemps opposée à ce que ses romans soient diffusés sous forme de livres électroniques, prétextant que la technologie n’était pas encore assez mâture pour offrir un confort de lecture acceptable. Le manque avait alors été comblé avec une incroyable rapidité par les fans, puisque des pirates s’étaient organisés par IRC pour se répartir les tâches de numérisation et de relecture, permettant à un livre électronique d’être publié 12 heures seulement après la sortie du sixième volet, en texte et en audio !
Cinq ans plus tard, JK Rowling a changé d’avis et enfin accepté que sa saga Harry Potter soit publiée sous forme de livres électroniques. Elle l’a fait l’année suivante en ouvrant sa propre plateforme dédiée, Pottermore, sur laquelle les Harry Potter sont vendus 7,99 euros ou 9,99 euros selon les volumes, ou 57,54 euros pour l’ensemble (soit une remise de 10 %). Seul Pottermore peut vendre les fichiers des livres, qui sont vendus sans DRM. Seul un système de watermarking permet d’identifier l’acheteur, dans le cas où le fichier se balade un peu trop librement sur Internet…
Or cette expérience est doublement instructive. Tout d’abord, ce sont les internautes eux-mêmes qui ont fait la police sur les plateformes de téléchargement pour protester contre les versions pirates diffusées. « Ils ont dit « Hé mec, voilà un éditeur qui fait exactement ce que l’on demande : pas de DRM, de l’interopérabilité, un prix raisonnable. Et d’ailleurs, tu n’es pas au courant que ton fichier est watermarké ? Ils savent qui tu es !« », raconte ainsi Charlie Redmayne, le PDG de Pottermore.
Par ailleurs, financièrement, Pottermore a dépassé les attentes de l’éditeur, avec 164 000 e-books vendus les trois premiers jours de lancement, et 3 millions de livres sterling de recettes générées les premiers mois. « Nous avions prévu une somme beaucoup moins élevée, j’avais regardé les ventes physiques des livres, et essayé d’anticiper quel pourcentage de ventes nous réaliserions en numérique, (…) mais cela a surpassé tout ce que nous avions imaginé« , raconte Redmayne, cité par Actualitté.
Pottermore n’a pas simplement permis à JK Rowling de choisir librement sa politique tarifaire et d’éviter un intermédiaire à rémunérer. La plateforme lui offre aussi un fichier clientèle qu’elle pourra exploiter pour le lancement de ses prochains romans, ou de produits dérivés.
Or maintenant que l’objectif est accompli, l’auteur lâche du lest. Amazon a fait savoir en diffusant quelques images explicites que la saga Harry Potter allait enfin arriver sur la plateforme du Kindle.
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