C’est donc acté. Dans un discours prononcé mercredi, la reine d’Angleterre a officialisé la mesure présentée quelques semaines plus tôt par le ministère de l’intérieur. Au nom de la lutte contre le terrorisme, prétexte classique qui justifie toutes les atteintes à la vie privée, le gouvernement britannique va travailler sur un projet de loi qui va purement et simplement aboutir à l’espionnage numérique des citoyens.
« Mon gouvernement a l’intention de proposer des mesures pour maintenir la capacité des agences de renseignement et des autorités à accéder à des données essentielles de communication sous de strictes conditions afin de protéger le public » a déclaré la reine Élisabeth II. Une protection qui va prendre la forme d’un accès en temps réel à toutes les communications électroniques du pays, pour l’ensemble des individus.
Le texte de loi, qui s’imposera aux fournisseurs d’accès à Internet, doit permettre aux services secrets de concevoir une base de données qui leur permettra de savoir qui communique avec qui. Jusqu’à présent, seules les personnes faisant l’objet d’une enquête formelle pouvaient faire l’objet d’une surveillance de leurs communications, sur autorisation judiciaire.
Pour justifier la mesure, un porte-parole de ministère de l’intérieur a expliqué en avril qu’il « est vital que la police et les services de sécurité soient capables d’obtenir des données de communication dans certaines circonstances, pour mener des enquêtes contre les crimes graves et le terrorisme. Les données de communication […] n’incluent pas le contenu d’une conversation téléphonique ou d’un e-mail« .
Ce Patriot Act à la britannique apparaît être une réponse aux émeutes de l’été 2011. Face aux difficultés de contenir une population déchaînée, le gouvernement avait évoqué la possibilité de couper les réseaux sociaux et les communications mobiles pour désorganiser et fractionner les manifestants. Il avait aussi demandé aux services secrets de déchiffrer les communications utilisant le système BBM de RIM.
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