Dans le cadre du procès de MegaUpload, la MPAA est favorable à la restitution des fichiers licites. Mais l’association chargée de défendre les intérêts de l’industrie cinématographique a expliqué au juge qu’en aucun cas le moindre fichier piraté ne doit passer à travers les mailles du filet.

Lors de l’opération qui a abouti à la fermeture de MegaUpload, les autorités n’ont pas seulement mis un terme aux activités de piratage qui s’appuyaient sur le service d’hébergement. La neutralisation du service a également affecté des milliers d’individus qui l’utilisaient pour y stocker des fichiers personnels. Depuis, des voix s’élèvent pour réclamer la restitution de ces contenus parfaitement légaux.

Six mois après la désactivation de MegaUpload, les négociations sont toujours en cours avec les ayants droit et le département de la justice des États-Unis. Pour l’instant, aucune donnée n’a été supprimée des serveurs loués par MegaUpload. Mais cette situation ne durera pas éternellement, d’où la nécessité de réfléchir à un moyen pour limiter l’accès aux seuls utilisateurs ayant stocké des fichiers légaux.

Autant dire que la tâche paraît particulièrement délicate. C’est pourtant la condition sine qua non du retour des fichiers personnels, selon la Motion Picture Association of America. L’association en charge des intérêts de l’industrie du cinéma a écrit au juge pour lui demander qu’aucun fichier illicite ne puisse être rapatrié, dans le cas où la justice autorise les utilisateurs à récupérer leurs données.

Officiellement, la MPAA se dit solidaire des difficultés rencontrées actuellement par les internautes qui se sont servis en toute légalité de MegaUpload et qui veulent aujourd’hui remettre la main sur leurs informations. Mais les exigences très strictes de l’association risquent de se heurter avec la réalité : il y a des milliers d’utilisateurs concernés, et tous ne vivent pas aux États-Unis.

Le statu quo actuellement observé sur les données légales n’affecte pas uniquement les internautes propriétaires desdites données. Il pose aussi un problème pour l’un des hébergeurs Carpathia Hostings. Tant qu’une solution ne sera pas trouvée pour les fichiers licites, l’entreprise devra maintenir en état et à ses frais les serveurs que louaient MegaUpload.

Or, le service en avait mobilisé plusieurs centaines à son apogée. Et puisque ses fonds ont également été saisis par les autorités, MegaUpload n’a plus la capacité de rémunérer Carpathia Hostings.

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